Lors des débats concernant le budget de la Sécurité sociale, les idées fusent pour renflouer les caisses de l’État. Certains députés souhaitent en effet imposer une taxation sur les bières et les produits sucrés. Des mesures débattues à l’Assemblée nationale, le 28 octobre 2024, et qui suscitent craintes et colère chez les brasseurs.
C’est dans une ambiance toujours plus tumultueuse et agitée que les députés continuent
de débattre sur le projet de loi de finances 2025. Le 28 octobre, c’était au tour du budget de la Sécurité sociale d’être examiné par les députés, pour in fine être voté le 5 novembre prochain. Mais, suite au rejet du texte par la commission des affaires sociales le vendredi 25 octobre, c’est un débat houleux qui s’est imposé entre les députés de l’hémicycle.
Outre les tensions politiques que suscite ce nouveau texte du gouvernement, diverses mesures ont été annoncées et soutenues par une partie de la classe politique. La ministre de la Santé, Geneviève Darrieusecq, a notamment affirmé être favorable à une taxation des sucres transformés. Une mesure qui viserait essentiellement les bières aromatisées et sucrées ou à fort degré alcoolique.
À elles seules, les réglementations visant le secteur brassicole représentent une hausse de plus de 1 milliard d’euros de taxes sur toutes les bières, ainsi que sur toute la brasserie, quelle que soit sa taille. Une filière qui pourrait bien regarder ce type de réglementation d’un mauvais œil.
Inquiétudes et frustrations s’immiscent au cœur de la filière brassicole
Le secteur de la brasserie, déjà fragilisé par la pandémie de Covid-19 et par l’augmentation des coûts de production, dénonce des décisions qu'il considère comme punitives, alors même qu’il joue un rôle clé dans l'économie locale. Ils appellent à un soutien accru du gouvernement, notamment à travers l’annulation des hausses de taxes.
Les professionnels estiment que ces augmentations représentent un véritable danger pour l’emploi, comme nous le précise Pierre Marchica, directeur général de la Brasserie 3 Monts et président des brasseurs des Hauts-de-France : « Dans les Hauts-de-France, c’est environ mille emplois et la filière représente plus de cent trente mille emplois. » Cette taxe pourrait donc avoir des répercussions économiques importantes, et en particulier sur cette région emblématique.
Des mesures d'accompagnement sont également revendiquées par la filière brassicole. Elle réclame des aides financières afin de soutenir les petites et moyennes brasseries, souvent plus vulnérables face à des changements réglementaires. En parallèle, les brasseurs demandent un engagement réel de la part des autorités pour instaurer un dialogue sur les problématiques spécifiques du secteur, permettant de trouver des solutions équilibrées.
Répercussions sur le secteur
Cette situation pourrait avoir des répercussions significatives sur l'ensemble du secteur brassicole. La hausse des coûts pourrait entraîner une augmentation des prix pour les consommateurs et, potentiellement, une baisse de la consommation. Des brasseries, notamment celles indépendantes, pourraient être contraintes de réduire leurs activités ou de fermer leurs portes.
Dans l’attente d’un compromis
La colère des brasseurs face au budget de la Sécurité sociale souligne des tensions croissantes entre la nécessité de financer la protection sociale et la réalité économique d’un secteur en difficulté. Pour l’avenir, des concessions seront essentielles afin de soutenir une industrie qui fait partie intégrante du patrimoine culturel et économique français. Les prochaines semaines seront cruciales pour observer si des ajustements pourront être réalisés en réponse aux préoccupations exprimées par les acteurs de cette filière.
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