"Victime de son succès", le parc national des calanques fait le plein chaque été. Avec ses eaux turquoises, ses collines de calcaire, ses bosquets d'herbes de provence, cet espace de nature à deux pas de la ville a tout pour plaire.
2020 a marqué une envolée des visites, le nombre de visiteurs annuels est passé de 2 millions en 2019 à 3 millions l'été dernier. Avec les frontières fermées le parc national des calanques qui s'étend sur 85 kilomètres carrés sur terre et 43 kilomètres en mer, a fait le plein ! 2021 s'annonce également comme une saison de surfréquentation.
"Parc National" un label à double tranchant ?
Obtenir le statut de parc national est à la fois le gage d'une volonté de préserver la biodiversité d'un milieu donné, mais c'est aussi attirer plus de touristes, désireux de découvrir des espaces naturels uniques. En devenant le 10e parc national français, le parc des Calanques est entré dans ce dilemme.
"Tous les parcs nationaux du monde attirent des visiteurs, pas seulement les calanques !" lance Didier Réault, président du parc.
« Les mêmes qui s'opposaient hier à la création du parc viennent me dire aujourd'hui "il y a tellement plus de poissons et ils sont bien plus gros !" » ironise Dider Réault. La sanctuarisation du coeur de parc est selon lui une bonne chose, et les effets de ce nouveau statut sont visibles de tous.
Le défi de la surfréquentation
La saison estivale va démarrer, les équipes du parc national ont été renforcées par l'embauche de nombreux saisonniers. Ils auront pour mission de silloner le parc et rappeler les bons gestes à adopter dans l'enceinte du parc national : pas d'enceinte connectée, pas de déchets abandonnés, des comportements qui peuvent paraître évidents mais qui ne le sont malheuresement pas pour certains.
Entrer dans un parc national c'est se balader dans un espace naturel remarquable, où de nombreuses espèces endémiques évoluent et sont fragilisées par la présence humaine. "Dans ces cailloux que l'on pourrait croire sans intérêt se cachent en fait des espèces végétales fragiles" rappelle Didier Réault.
Face à la surfréquentation attendue deux visions s'affrontent sur le territoire : la Région Sud qui a lancé la deuxième édition de la campagne de communication On a Tous Besoin du Sud pour attirer les touristes français à venir passer leurs vacances dans notre région, et la ville de Marseille qui s'oppose au tourisme de masse. La nouvelle municipalité dénonce l'argent dépensé dans une campagne de communication qui selon elle "aurait dû servir à accueillir et guider le public" expliquait Laurent Lhardit, adjoint au maire en charge du dynamisme économique et du tourisme durable.
Accessibilité du parc
Pour éviter les embouteillages de voitures à l'orée des Calanques le parc National souhaite promouvoir les transports en commun. Chaussée glissante car la métropole et la ville de Marseille se renvoient toutes deux la responsabilité du manque de transports en commun pour se rendre jusqu'aux Calanques.
La Métropole enjoint à la mairie d'user de son pouvoir de police municipale et stopper le stationnement sauvage qui empêche les bus métropolitains de circuler. La ville de Marseille, elle, rappelle que la voirie, comme les bus, tombent sous la responsabilité de la Métropole Aix-Marseille.
Commune planète en Provence, le magazine de l'écologie intégrale locale qui donne une vision chrétienne sur celle-ci dans les pas de l'encyclique Laudato Si'.
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