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Les églises de Haute-Savoie aussi ont leurs amoureux et leurs donateurs !

Un article rédigé par Vanessa Sansone - RCF Haute-Savoie, le 6 décembre 2024 - Modifié le 6 décembre 2024
Vitamine C, en Haute-SavoieLes églises de Haute-Savoie aussi ont leurs amoureux et leurs donateurs !

La Haute-Savoie compte 320 églises : autant de murs, d'œuvres ou de mobilier liturgique qui ont parfois besoin d'entretien ou de restauration. Comment sont lancés les travaux ? Et comment les financer, quand on n'a pas un clocher aussi célèbre que Notre-Dame de Paris ? Réponse avec des catholiques de Haute-Savoie qui s'engagent pour leur église.

Travaux en 2024, église Sainte-Bernadette Annecy ©Paroisse du Christ RessuscitéTravaux en 2024, église Sainte-Bernadette Annecy ©Paroisse du Christ Ressuscité

A qui appartiennent les clochers de Haute-Savoie ? 

En Haute-Savoie, 302 églises construites avant 1905 (loi de séparation des Eglises et de l'Etat) appartiennent aux communes et sont affectées aux cultes. Des travaux d'isolation ou de mise aux normes des bâtiments seront par exemple à la charge de la mairie, tandis que le "curé affectataire", donc la paroisse, financera le mobilier liturgique. Le département compte aussi 18 églises construites après 1905, dont tous les travaux sont donc à la charge des paroisses, aidées par le diocèse d'Annecy. 

 

Rénover, restaurer, créer : pourquoi, pour qui ? 

"Avec la hausse du coût de l'électricité, l'isolation de notre église des années 1960 et des sales paroissiales devenaient vraiment nécessaire. Une réflexion a été lancée. Et puis un jour, on a commencé à sentir des gouttes sur les bancs... puis il a carrément plu dans l'église ! On a lancé les hostilités sur le toit qui fuyait beaucoup plus rapidement que prévu !" raconte Emmanuel Fournier, membre de l'Equipe d'Animation Pastorale de l'église Sainte-Bernadette. Dans un cas comme celui-là, la nécessité du projet est rarement discutée. Quand il s'agit d'art sacré ou de mobilier liturgique, c'est moins évident. Exemple à l'église de Thorens, qui a béni en 2023 un nouveau chemin de croix : "Quand il s'est avéré que l'ancien chemin de croix était impossible à restaurer, tous les paroissiens n'étaient pas convaincu qu'il en fallait un nouveau. Le projet a vraiment été débattu" raconte Marie-Noëlle Lavorel, membre du conseil économique de la paroisse Saint-François de Sales. 

 

La Commission Diocésaine d'Art Sacré :  une aide précieuse 

"Un doute ? Besoin d'un conseil ou d'aide pour discerner le sens du projet et son intérêt pastoral et liturgique ? Nous sommes là !" lancent Alain Ettori et Sophie Sesmat, membres de la Commission Diocésaine d'Art Sacré. Cette équipe de bénévole est composé d'architectes, de spécialistes de l'art, d'antiquaires... "Nous intervenons sur demandes des paroisses et des mairies pour conseiller, orienter, parfois proposer des artistes. Nous ne sommes ni décideurs ni payeurs, mais nos conseils éclairés permettent d'avancer".  

 

Le plan de financement 

Pour payer le nouveau chemin de croix de l'église de Thorens-Glières  (17.800 euros), le conseil économique de la paroisse Saint-François de Sales a multiplié les repas paroissiaux et autres actions. Puis une souscription a été lancée. "Nous avons mis des flyers dans toutes les églises de la paroisse et sensibilisé les paroissiens et les groupes qui venaient en pèlerinage" souligne Marie-Noëlle Lavorel. Le diocèse peut parfois allouer une aide aux projets : prêt ou subvention. "L'Eglise ne vit que de dons... Et nous faisons évidemment attention à leur bonne utilisation" souligne Raphaël Goullet de Rugy, économe du diocèse d'Annecy. Les projets passent par différentes commissions qui évaluent la pertinence pastorale du projet et le plan de financement. "En plus des fonds propres des paroisses, de l'emprunt et d'éventuelles aides du diocèse ou de fondations, les souscriptions sont en général un bon complément. Les donateurs aiment financer quelque chose de concret : des travaux, une restauration de tableau, un nouvel autel...". Ainsi, quatre souscriptions sont en cours dans le diocèse, pour financer le patrimoine religieux.

 

Communiquer, pour récolter ! 

Pour récolter de l'argent, la communication devient le nerf de la guerre ! "Nous multiplions les initiatives pour inciter les paroissiens à contribuer à la rénovation du chœur et du mobilier liturgique de l'église de Poisy" raconte Gérard Benoît, membre de l'Equipe d'Animation Pastorale de la paroisse Saint-Luc entre Fier et Mandallaz. Au programme : photos de l'avancée des travaux affichées dans l'église, informations à la fin des messes, flyers avec des QR Codes renvoyant directement sur un site Internet pour contribuer, contacts avec de potentiels mécènes... La paroisse espère récolter 100.000 euros pour cette souscription qui démarrait fin 2024.

 

Et après ? 

"Avec le recul, je me dis que notre projet de nouveau chemin de croix a fédéré les communautés de la paroisse. Nous avons travaillé tous ensemble, même ceux qui ne sont pas de la commune de Thorens-Glières" se réjouit Marie-Noëlle Lavorel. Dans la paroisse Saint-Luc, la réception du nouveau mobilier sera l'occasion de former les paroissiens à la liturgie : "C'est l'occasion de comprendre ou approfondir le sens de nos célébrations. Nous allons inviter toutes les équipes liturgiques, les membres des équipes funérailles et les paroissiens intéressés à participer à cette formation. Cela participera à renforcer une culture paroissiale commune" explique Gérard Benoît. Cela permettra de renforcer une culture commune à tous les clochers. Pour la paroisse du Christ Ressuscité, qui cherche à récolter 400.000 euros, les travaux se termineront peut-être avant que la souscription ait atteint son plafond. "Les travaux nous ont permis de redécouvrir l'intérêt de cette église récente, classée au patrimoine du XXème siècle. Nous réfléchissons à mieux valoriser ce patrimoine, peut-être en éditant un livre. Cela aidera à faire progresser la souscription, mais ce sera aussi un outil pour du plus long-terme. Les chrétiens des années 1960 ont réussi à bâtir cette église. C'est notre devoir de l'entretenir et de la valoriser, pour les générations qui suivront" conclut Emmanuel Fournier.  

Vitamine C © RCF Haute-Savoie
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Vitamine C, en Haute-Savoie
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