Les entreprises artisanales régionales ont le vent en poupe

Boulangeries, salons de soins ou encore enseignes de restauration rapide. Des petits commerces, fortement impactés par la crise sanitaire, qui ne cessent pourtant de pousser sur les terres régionales. La preuve en est : 15 600 nouvelles entreprises artisanales ont vu le jour en 2021. Une hausse impressionnante de 11%, comparé à 2019, année de référence avant l’épidémie de Covid-19. C’est un peu moins que la moyenne française, 13%, mais atteste tout de même du dynamisme entrepreneurial de la région. 

Les zones rurales, reines de l’entreprenariat ? 

Oubliez le cliché et le fantasme de l’urbanisation. Il n’en est rien. En 2021, c’est bel et bien les campagnes qui ont été à l’honneur. “On remarque une implantation de ces entreprises plus forte dans certains départements”, commence Catherine Elie, directrice de l’ISM (Institut Supérieur des Métiers). “L’Aisne, la Somme et l’Oise ont connu plus de nouveaux commerces que le Nord et le Pas-de-Calais. Alors, est-ce parce que des parisiens ont fait le choix de s’installer en campagne ? La question est posée”. 

Plus précisément, ce sont les petites unités urbaines entre 2 000 et  5 000 habitants qui ont la côte, avec 23% des créations d’entreprises artisanales. Les très grandes villes arrivent en dernière position, seulement 2% de ces commerces à se mettre sous la dent. “Il ne faut pas oublier le développement du télétravail. Avec les confinements et autres restrictions, beaucoup ont souffert du fait d’être enfermé. Ils sont partis en direction des campagnes pour ouvrir leurs commerces”, continue Catherine Elie. 

Le secteur de la fabrication en haut de la liste 

En Hauts-de-France, c’est le secteur de la fabrication qui a enregistré la plus forte augmentation des créations d’entreprises : + 18% en 2021 par rapport à 2019. Une dynamique qui s’explique notamment par l’attrait grandissant des métiers d’art, ces métiers de passion, après la crise sanitaire. Viennent ensuite les secteurs de l’alimentation (+ 13%), du bâtiment (+11 %) et des services (+ 8%). 

Deux exceptions, en revanche. Les salons de coiffure et taxis-VTC ne semblent plus être à la mode. “La coiffure, c’est un secteur qui a vraiment souffert des différents confinements. Notamment à cause des fermetures administratives.” Pour y voir plus clair, retenez ce chiffre : -6%, c’est le nombre d’endroits où il ne sera plus possible de parfaire sa chevelure. Vis à vis des taxis-VTC : “Les gens se déplaçaient moins. Moins de créateurs se sont lancés dans une aventure où l’activité était fortement réduite”.   

Et puis, rien de tel que de voir ça de ses propres yeux. Pour ça, on vous conseille de faire un petit tour du côté de Creil. C’est la commune qui enregistre la plus forte dynamique en termes de créations d’entreprises dans la région (+20%). A l’inverse de Valenciennes, seule agglomération des Hauts-de-France à connaître une baisse des immatriculations, avec -10%.