De plus en plus de cérémonies dans les salles funéraires, des demandes de crémations plus fréquentes, le rite des funérailles évolue. Les équipes de la pastorale des funérailles des diocèses de Savoie sont témoins de ces changements sur le terrain.
Sylviane Gachet est la responsable interdiocésaine des funérailles depuis cinq ans mais engagée dans cette pastorale sur la paroisse de Beaufort depuis 2004. "Depuis 2009, nous n'avons plus de prêtres qui viennent célébrer les funérailles. Au début, c'était bizarre pour les familles mais avec le temps, elles s'y sont faites." A l'inverse les prêtres sont encore bien présents sur Chambéry et ses alentours même s'ils n'officient que dans les églises.
"Sur Albertville, les équipes ont de plus en plus de demandes pour des cérémonies en salle funéraire, c'est pareil pour les crémations. Ce n'est pas encore le cas du rural où ces demandes restent exceptionnelles. Dans le beaufortain, depuis le début de l'année, sur quarante obsèques, j'ai eu deux crémations."
Paul Roux confirme, il a rejoint l'équipe funérailles de la paroisse des Hauts de Chambéry et il intervient plus particulièrement sur la commune de Voglans. Commune située entre Aix les Bains et Chambéry, elle compte 1800 habitants. "Ici, les habitants veulent passer par l'église pour faire leurs adieux. C'est un lieu dans lequel ils ont vécu les grandes étapes de leurs vies, leur baptême, leur mariage."
Noëlle Camoz nous accueille dans une des deux salles funéraires d'Aix les Bains. "Les proches qui ne sont pas croyants ou pratiquants n'osent parfois pas demander à célébrer les funérailles dans une église." Autre raison avancée, avec l'éclatement des familles et l'âge des défunts, "il y a parfois très peu de personnes présentes pour la cérémonie alors on préfère les espaces plus réduits des salles funéraires." Celle de la cité lacustre ne peut accueillir qu'une trentaine de personnes. "L'ambiance est plus cocooning que dans une grande église."
Autre raison, le coût. Les frais liés au transport peuvent également être un frein pour des familles qui éviteront la multiplication des allers et venues.
"Il y a aussi une forme d'anonymat qui peut être recherché par certains" indique Solange Cornier des équipes funérailles des Hauts de Chambéry.
Enfin, la cérémonie en salle funéraire est parfois un compromis entre des membres d'une même famille qui ne s'accordent pas sur le rite funéraire.
Antoinette Di Clemente accompagne les familles sur le quartier du Biollay et la commune de Jacob Bellecombette, elle regrette le manque de lien qui subsiste une fois les obsèques terminées.
Sur la paroisse des Hauts de Chambéry, l'équipe des funérailles a cherché à garder le contact avec les proches accompagnés. Depuis 2022, ils ont lancé un café brioche. Une fois par trimestre, le samedi matin, avec un photolangage et du café, les gens qui ont vécut un décès sont invités à venir partager.
"On amène ses étonnements, ses difficultés. On se veut être dans un temps de tendresse et de douceur. C'est surprenant ! Pour l'instant il y a peu de monde mais l'invitation est lancée" conclut tout sourire Solange Cornier. Selon elle, cette pastorale, "c'est celle de la joie !"
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