Éviter une suspension de son permis de conduire : c'est l'objectif des éthylotests anti-démarrage. Cette nouvelle mesure juridique ne s'adresse cependant pas à tous, mais à un public bien précis.
Assis dans le fauteuil de son véhicule côté conducteur, Yvan Heinesch, responsable de la société Dräger, est chargé de la construction de ces éthylotests anti démarrage. Pour l'exemple, il a fait installer dans sa propre voiture. Il insère l'embout de l'éthylotest dans sa bouche et souffle dedans quelques secondes. Tout va bien, le taux d'alcoolémie est à zéro, le moteur démarre automatiquement.
Un autre test sera demandé durant la conduite, comme il nous l'explique :
L'appareil va vous demander de vous arrêter entre 5 et 30 minutes après le démarrage, mettre le véhicule en sécurité, couper le contact et redonner un nouveau souffle. Cela permet d'être sûr que la personne qui est au volant soit en capacité de conduire. C'est aussi un élément anti contournement qui permet de s'assurer que le souffle initial n'a pas été donné par une personne tierce.
Ces tests ne s'adresseront donc pas à tout le monde, comme le précise Marie-Line Coulaud, substitut du procureur, en charge des contentieux routiers : « Le choix a été fait sur des situations de primo-délinquant, avec un taux qui n'est pas trop élevé, et sur réserve de la gravité. S'il y a bien sûr un homicide involontaire, on n'ira pas sur cette mesure ».
Si ce public spécifique a été choisi, cela n'a rien du hasard. C'est un moyen d'éviter de se désocialiser, complète la magistrate : « Dans l'Indre, le recours à la voiture est très largement utilisé par les citoyens. Ça a un coût, mais ça peut permettre de continuer de rouler. En contrepartie, on attend de la personne qu'elle ne mette pas les autres en danger, et elle non plus ».
Des éthylotests à louer
En moyenne, l'utilisation de ces éthylotests anti-démarrage doit durer six mois. Il faudra donc louer cet équipement auprès de l'entreprise Theret à Saint-Maur, par exemple. « La location sur trois mois est de 96 euros mensuel, et elle est dégressive en fonction de la durée », informe David Vendeuvre, le responsable des sites.
Ce coût est à la charge des particuliers, mais a pour but de réduire le nombre d'infractions liées à l'alcool : 195 ont déjà été enregistrées durant les cinq premiers mois de l'année dans le département de l'Indre. Mais ces tarifs ne sont rien par rapport à une condamnation plus classique :
Jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 4 500 euros d'amende, mais aussi une suspension ou l'annulation du permis de conduire, voire l'interdiction de conduire des véhicules terrestres à moteur pendant trois ans, rappelle Marie-Line Coulaud.
Celui qui conduit, c'est donc celui qui ne boit pas, comme le rappelle un célèbre slogan de la sécurité routière !
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