L'Assemblée nationale s’est prononcée mardi dans un ultime vote sur le projet de loi de bioéthique, qui prévoit d'ouvrir la PMA aux couples de femmes. Inquiétude chez les évêques de France.
Dans un communiqué publié mardi, les évêques regrettent l’absence de consensus sur le sujet. Jeudi dernier, le Sénat a d’ailleurs refusé de s’exprimer sur le texte sorti de l’Assemblée en troisième lecture. Pour l'épiscopat, ce refus manifeste que deux manières de considérer l’être humain et sa dignité sont irréconciliables. De façon inédite, le "large consensus" voulu par le président de la République n’existe pas. "Ça sera la première fois pour la loi de bioéthique qu'il y aura un non consensus aussi grand que celui-là. Ce refus sonne l'heure d'un drame démocratique, du refus du dialogue. Certains élus de la majorité étaient tellement persuadés d'avoir raison", regrette Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et responsable du groupe "Bioéthique" de la Conférence des évêques de France (CEF).
L’archevêque de Rennes estime qu’il est urgent de tirer les conséquences de cet échec qui blesse notre démocratie et appelle à un moratoire qui donne du temps à une réflexion sur la notion de dignité humaine. "Nous ne sommes pas de simples techniciens, nous sommes plus que ça. L'humanité a besoin de temps pour mûrir une réflexion. [...] J'appelle à un moratoire, nous avons besoin de temps et pas de précipitation", estime Mgr d’Ornellas, qui appelle les chrétiens et les autres à continuer à éclairer les consciences par le témoignage de leur vie. L’archevêque de Rennes est l’auteur du livre "Écologie et bioéthique" aux éditions Balland.
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