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Les femmes dans le sport : sont-elles toujours hors-jeu ?

Un article rédigé par Lucie Rousvoal - RCF, le 8 mars 2023 - Modifié le 17 juillet 2023
Je pense donc j'agisLes femmes dans le sport : sont-elles toujours hors-jeu ?

Ce mercredi 8 mars marque la journée internationale des droits des femmes et donc leur droit de pratiquer le sport de leur choix sans aucun jugement et aucun préjugé. Mais sur le terrain, c'est un peu plus complexe.

©AnastasiaShuraeva pour Pexel ©AnastasiaShuraeva pour Pexel

"C’est un combat qui ne doit pas seulement se faire entendre que le 8 mars" insiste Nathanaëlle Gerbeaux, secrétaire de l’association Les Dégommeuses. L’arrivée en 2024 des Jeux Olympiques à Paris marque davantage la nécessité d’inclure les femmes dans le sport, mais surtout, dans les sports souvent jugés trop masculins.

 

En citant les JO, il ne faut pas oublier Alice Milliat qui, en 1928, a permis aux femmes de participer aux JO. "C’est une figure du féminisme, une vraie source d’inspiration" témoigne Aurélie Bresson, présidente de la Fondation Alice Milliat. Elle laisse un vrai héritage aux femmes et pourtant, Alice Milliat est décédée dans l’anonymat le plus complet. C’est pour cette raison qu’Aurélie Bresson tient à perpétuer l'héritage avec l’objectif de créer un modèle structuré pour l’inclusion des femmes dans le sport à travers les différentes fédérations.

 

Pour Nathanaëlle Gerbeaux, cette journée est importante car c’est un réel outil de visibilité des combats féministes. Une journée médiatisée, tout comme la précédente Coupe du monde féminine de football. Cette dernière a marqué une ferveur médiatique et populaire, avec l’annonce récente de Wendy Renard, footballeuse française et de son refus de concourir à la prochaine compétition mondiale. 

 

Carton rouge pour les préjugés

 

"Les femmes ont le droit de pratiquer tous les sports" avoue Capucine Jourdin, chargée de développement à l’association Graines de footballeuses. Pour elle, toutes les bénéficiaires de son club sont des femmes inspirantes qu’il faut mettre en avant. Elle explique que l’actuelle présidente de Graines de footballeuses, lors de son enfance, jouait au football mais en tant que défenseuse, et a été obligée d’arrêter car elle se faisait insulter par les différentes équipes adverses. C’est donc aussi bien un combat personnel qu’elle mène quotidiennement, mais aussi pour toutes les femmes victimes de préjugés simplement pour pratiquer leur passion.

 

Capucine Jourdin dénonce aussi les propos choquants qu’elle a pu entendre depuis son arrivée dans l’association et des clichés qui se prolifèrent encore aujourd’hui sur les femmes dans le sport. Nathanaëlle Gerbaux revient sur l’affaire Noël Le Graët et insiste sur la nécessité de mettre en place des formations d’inclusion féminine pour les entraîneurs sportifs. Malgré les clichés qui demeurent, des avancées sociétales sur l’inclusion des femmes sont tout de même à noter. Récemment, la Formule 1 a annoncé la création d’une compétition féminine. "Les femmes conduisent aussi" déclare Aurélie Bresson. "Il faut dépoussiérer ces réglementations", ajoute-t-elle. 

 

Il faut monter au filet !

 

"Ce qui compte ce n'est pas d’employer le terme sport féminin ou masculin, mais de donner la parole aux femmes pour parler de sportavoue Capucine Jourdin. L’association Graines de footballeuses utilise le football principalement et surtout comme un outil de rassemblement et une transmission de valeur. La fondation Alice Milliat vise quant à elle un enjeu de reconnaissance. "On accompagne les associations dans différents projets comme le développement de la pratique féminine, la gouvernance, le financement, la mise en lumière, etc. On assiste à des festivals et on produit des documentaires. On veut vraiment valoriser et fédérer un écosystème autour du sport féminin".

 

Capucine Jourdin souhaite à travers Graines de footballeuses faire découvrir un panel de métiers autour du sport, car ce dernier devient de plus en plus professionnalisant. L’association Les Dégommeuses, de son côté, entreprend des actions de proximité, mais compte sur les différentes fédérations sportives pour la mise en place de mesures. Elle note par ailleurs un réel investissement de la Fédération de handball, mais aussi celle de badminton et de tennis pour leur dévouement dans le mouvement d’inclusion des femmes. 

 

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