Centre-Val de Loire
Les députés ont adopté une loi contre l'engrillagement des espaces naturels. Actuellement, on compte environ 4 000 kilomètres de clôtures en Sologne. Les grands grillages érigés après 1992 devraient tomber d'ici le 1er janvier 2027.
C'est voté ! Mercredi 25 janvier, les députés ont adopté définitivement à une large majorité la loi qui limite l'engrillagement des espaces naturels en France. Dans notre région, la Sologne est très touchée par ce phénomène. Environ 4 000 kilomètres de clôtures entravent ce territoire à cheval sur le Cher, le Loir-et-Cher et le Loiret. Cela devrait en être terminé des clôtures qui pouvaient culminer à 2 mètres de hauteur ; elles devront être remplacées par des barrières en matériaux naturels, d'1 m 20 maximum, avec un espace de 30 centimètres au sol : « C'est une grande victoire et une grande émotion » se satisfait François Cormier-Bouligeon (Renaissance), député du Cher, qui a travaillé sur ce dossier avec d'autres élus de la région. « Au moment où je me suis emparé de ce sujet, personne ne pensait, ni qu'un député s'en emparerait, ni même qu'il pourrait arriver à faire voter une loi, parce que c'était un peu David contre Goliath ; on s'attaque à un phénomène qui est généré par des grandes fortunes françaises. »
Des clôtures plus petites pour laisser passer les animaux sauvages, par au-dessus ou par en dessous, ce qui devrait signer la fin des chasses massives organisées dans les grandes propriétés solognotes. « Ce n'était pas de la chasse, c'était du carnage cynégétique » rappelle le député. « Cette loi va avoir pour conséquence de ramener à de la chasse éthique, conforme à l'esprit et à la réglementation de la chasse dans ces grandes propriétés. Ils chasseront des animaux sauvages, libres, qui auront la possibilité de s'enfuir, ce qui caractérise la chasse que pratique l'immense majorité des chasseurs ».
Reste un point : les barrières installées avant 1992, qui ne sont pas concernées par le texte : « C'est un compromis que nous avons trouvé » explique François Cormier-Bouligeon, qui n'est pas inquiet à ce sujet. « Nous avons inclus dans la loi une disposition qui consiste à dire qu'ils ne peuvent plus entretenir ces clôtures. Donc, petit à petit, même les clôtures d'avant 1992, dans la mesure où les propriétaires n'auront plus le droit de les restaurer quand elles sont abîmées, elles vont tomber ». Un peu de patience donc. La loi interdit également l'agrainage et l'affouragement dans les propriétés hermétiquement closes, de quoi éviter la concentration de gibier : « À partir du moment où ils ne pourront plus nourrir artificiellement les animaux, il va y avoir un dépérissement naturel des barrières ».
Les propriétaires ont jusqu'au 1er janvier 2027 pour se mettre en règle.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !