Paris
La 18e édition des Journées européennes des métiers d'art a eu lieu le 6 et 7 avril 2024 à Paris. Objectif, permettre au grand public d'aller à la rencontre des compagnons et artisans d'art qui œuvrent à la renaissance de la cathédrale, mais aussi découvrir et expérimenter les métiers de charpentier et maître verrier. Justement, dans l'actualité chrétienne ce matin, coup de projecteur sur ces artisans qui ont contribué à restaurer Notre-Dame un chantier hors norme.
Aller à la rencontre des compagnons et artisans d'art qui restaurent Notre Dame de Paris. C'est la vocation des journées des métiers d'Art. Elles ont eu lieu les 6 et 7 avril 2024.
Emma Groult est maître verrier. Son atelier MurAnése, situé dans les Yvelines, fait partie des huit ateliers qui ont été missionnés par l'établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris pour nettoyer et restaurer les vitraux de la cathédrale. Elle a été appelée en urgence dans les premiers jours suivant l'incendie de Notre-Dame pour mettre à l'abri les vitraux endommagés. Emma Groult se souvient : ”c'était très émouvant parce que c'est un événement qui nous a tous touchés. On ne s'attendait pas à connaître, à notre époque, un incendie d'une telle ampleur dans un édifice. "Ensuite", ajoute-t-elle, "c'est un chantier assez exceptionnel par son envergure. "En réalité", reconnaît la restauratrice de vitraux, "on ne restaure jamais un édifice entier dans toutes ses parties. C’était assez exceptionnel de pouvoir intervenir avec tous les corps de métier en parallèle. D'habitude on avance les uns après les autres, on se croise peu tous en même temps."
Maître Verrier, charpentier, échafaudeur, architecte, sculpteur, ils sont nombreux à œuvrer depuis cinq ans sur le chantier de Notre-Dame de Paris. Nicolas Clerget est sculpteur pour l'entreprise Vermorel. Depuis plus d'un an, il est à la tâche pour sculpter les frises et chimères des pignons nord et sud de la cathédrale. “Il y a à la fois des motifs végétaux répétitifs et du figuratif comme les chimères.” Nous sculptons aussi les statues. J’ai taillé Saint-Martin en tenue épiscopale. Il va se trouver sur le pignon sud, donc côté occidental.”
Lorsque l'on discute avec ces orfèvres du patrimoine, on comprend que ce chantier les dépasse. Dans la mission qui lui est confiée, Nicolas Clerget veut avant tout être un passeur.
“Dans notre travail de restauration, la mission n'est pas d'interpréter, d'inventer, de vouloir imposer notre style.", dit-il. "Nous remettons les choses telles qu'elles étaient, en espérant que ça continuera, parce qu'il faut garder l'authenticité de ces monuments."
C'est un héritage, nous sommes responsables de cet héritage. C'est ma propre conviction. Je fais ce métier pour ça
Emma Groult qui a contribué à sécuriser puis à restaurer les vitraux de Notre-Dame n'en revient toujours pas du travail accompli. “C'est presque inimaginable de se dire qu'il ne s'est passé que cinq ans”, reconnaît-elle. ”Mais c'est une très belle renaissance."
Je pense que le 8 décembre 2024 va être un moment très important, non seulement pour les croyants mais aussi pour tous les amoureux du patrimoine à travers le monde.
À huit mois de la réouverture de Notre-Dame de Paris, les restaurations se poursuivent. Si la charpente de la nef est terminée, la couverture en plomb de l'édifice doit à présent être réalisée à l'intérieur de la cathédrale. Il reste encore quelques œuvres à restaurer, le remontage de l'orgue et l'installation du mobilier liturgique. Après la réouverture de Notre-Dame de Paris, au public et au culte, les 7 et 8 décembre prochain, des travaux de restauration se poursuivront, cette fois-ci à l'extérieur de Notre-Dame de Paris.
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