Tandis que l'eau semble de plus en plus précieuse, en raison du dérèglement climatique, sur nos réseaux vieillissants les fuites se multiplient.
L'UFC Que Choisir vient de publier un rapport sur ce gaspillage, qui met en lumière le retard du département de la Savoie sur la question.
La Savoie est donc dans le Top 10 des territoires qui gaspillent le plus la ressource en eau. "Sur l'agglomération Grand Lac, on perd un tiers de l'eau puisée" explique Robert Mondot, président de l'UFC Que Choisir à Chambéry. La Cité des Ducs n'est pas loin derrière avec 28 % de perte.
En Haute-Savoie, les chiffres sont un peu meilleurs. "On estime les pertes à 20 % sur Annecy, 25 % sur Chamonix" détaille Robert Mondot.
Dans les territoires ruraux, le gaspillage est encore plus important : près des deux tiers de l'eau captée. Ces territoires, en revanche, bénéficient d'une plus grande souplesse, leur géographie rendant forcément plus compliqué l'acheminement de l'eau.
Reste que les chiffres publiés par l'UFC Que Choisir sont sans doute bien en-dessous de la réalité, toutes les communes n'ayant pas voulu dévoiler leur bilan. "C'est déclaratif, ceux qui n'ont pas voulu répondre, ne l'ont pas fait ! A Rumilly, par exemple, nous n'avons aucune donnée" avoue le président de la structure chambérienne.
Alors, est-ce un choix délibéré de la part de la commune, désireuse de cacher des pertes trop importantes ? "Je ne sais pas" préfère répondre Robert Mondot.
Qu'il y ait des fuites dans un réseau d'eau, c'est normal. Que l'on perde 30 % de l'eau, c'est bien moins normal
Le constat est sans appel : que le taux de perte soit catastrophique ou raisonnable, chaque année, les fuites sont plus importantes. "Les réseaux sont vieillissants, parfois construits avec des matériaux qui se détériorent énormément avec le temps" explique le président de l'UFC Que Choisir de Chambéry.
Alors, à l'heure où l'eau se fait de plus en plus rare, comment redresser la barre et vite ? "En débloquant des enveloppes conséquentes" répond l'association de consommateurs.
Pourtant, côté investissements, on est, pour l'heure, loin du compte. "Il faudrait dépenser 2 milliards d'euros, chaque année, pour entretenir correctement le réseau d'eau français" estime Robert Mondot.
Et quand on lui demande à combien s'élève le budget actuel en la matière, il rit, avant de lâcher : "On est plutôt autour du quart !"
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