La loi de transformation de la vie publique datant du 7 août 2019 prévoit d'augmenter le nombre d'heures de travail des fonctionnaires territoriaux dans toute la France à 1.607 heures par an. Or le nombre d'heures travaillées jusque là en Alsace-Moselle incluaient les deux jours fériés supplémentaires du droit local, c'est-à-dire le 26 décembre et le Vendredi Saint. Avec cette loi donc, les territoriaux redoutent une suppression de ces jours fériés mais qui ouvrirait la voie à des phénomènes similaires ensuite dans le secteur privé. Pour interpeller la classe politique locale, une intersyndicale s'est adressée aux futurs députés d'Alsace-Moselle. On écoute tout de suite Laurent Feisthauer, secrétaire général de la CGT-67.
RCF Alsace: Cette suppression de ces deux jours fériés elle n'est pas marquée telle quelle dans la loi... Qu'est-ce qui du coup vous fait craindre cette suppression, c'est quelque chose d'inévitable je veux dire?
Laurent Feisthauer: Oui c'est inévitable, effectivement. On a interrogé à la fois la préfète et le Premier ministre sur la question et les retours effectivement ne sont pas des craintes, ça sera la réalité. On maintient le Vendredi Saint et le 26 décembre comme jours fériés mais on applique au même moment les 1.607 heures, c'est-à-dire qu'on applique le même nombre d'heures qu'ailleurs en France, c'est-à-dire que ces deux jours ne sont pas chômés puisque les heures sont rattrapées. Jusqu'à présent, en Alsace-Moselle c'était 1.593 heures. le temps de travail que l'on prenait en compte c'était des jours supplémentaires. Maintenant ça sera 1.607 donc ils ne seront plus pris en compte, ils sont certes fériés mais plus chômés.
RCF Alsace: Du coup ce que vous dénoncez c'est le positionnement assez flou des futurs députés que vous avez choisi d'interpeller via ces lettres ouvertes...
L.F: Ah oui justement avec les législatives c'est de voir quelle est la position de nos futurs députés sur cette question là, et sur la question du coup du droit local parce que derrière il y a aussi les droits locaux. Si demain la fonction publique nous dit que nos jours fériés ne sont plus chômés, ça sera la porte ouverte pour le privé, qui déjà nous tannent depuis des années.
RCF Alsace: Le positionnement des députés justement, de nos politiques en général est intéressant parce que l'on a justement à droite de l'échiquier politique des élus, je pense par exemple à Frédéric Bierry qui est très partant pour conserver ce droit local... Mais sur ces questions là, quelle est leur position aujourd'hui?
L.F: On a donc la filière qui a été mise en place dans le cadre de la loi 3DS et donc des différenciations, c'est-à-dire que les régions ou les départements ou les collectivités comme la CEA peuvent différencier leurs droits en fonction des réalités locales et on voit que cette différenciation elle ne va que dans un sens, c'est-à-dire qu'elle va dans le sens de rogner les avantages mais pas de les conserver.
RCF Alsace: Vous avez interpellé l'ensemble des députés, est-ce qu'il a des personnes dont vous savez s'ils sont clairement pour ou clairement contre, ou alors tout le monde est dans un espèce de flou en attendant de se prononcer, d'être réélu peut-être?
L.F: Un certain nombre de candidats de la gauche sont effectivement favorables au maintien des avantages. Nous ce qui nous inquiète effectivement c'est le conditionnement de la droite qui a voté ces têtes, tout en voulant défendre le droit local donc c'est ça ce qui nous inquiète.
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