Après plus de deux années de vide institutionnel à la tête de l’État, le Liban a enfin un nouveau président. Jeudi dernier, le général Joseph Aoun, 61 ans, a été élu lors du deuxième tour de scrutin par les députés. Cet officier, commandant en chef des forces armées libanaises depuis 2017, est également de confession chrétienne maronite, conformément à la tradition confessionnelle du pays. Une élection accueillie avec espoir chez les libanais. Les précisions de Vincent Gelot directeur de l'Œuvre d'Orient au Liban et en Syrie.
Après plus de deux années de vide institutionnel à la tête de l’État, le Liban a enfin un nouveau président. Jeudi dernier, le général Joseph Aoun, 61 ans, a été élu lors du deuxième tour de scrutin par les députés. Cet officier, commandant en chef des forces armées libanaises depuis 2017, est également de confession chrétienne maronite, conformément à la tradition confessionnelle du pays.
Dans un Liban profondément éprouvé par une crise économique, sociale et politique, cette élection a suscité une vague de joie et un renouveau d’espoir parmi la population, notamment chez les chrétiens libanais explique Vincent Gelot, directeur de l’Œuvre d’Orient au Liban et en Syrie. Les rues de Beyrouth et les quartiers chrétiens ont vibré d’allégresse : feux d’artifice, klaxons, et tirs de joie ont accompagné l’annonce de cette victoire.
Cela faisait plus de deux ans que le pays était sans président. Aujourd’hui, c’est un signe positif non seulement pour les chrétiens, mais pour tous les Libanais
Le Liban est le seul pays du Moyen-Orient où la présidence de la République est réservée à un chrétien, en l’occurrence maronite. Cela confère une valeur symbolique forte à cette élection, non seulement pour la communauté chrétienne, mais aussi pour la stabilité et la diversité confessionnelle de tout le pays.
Le Liban demeure un espace unique de coexistence, de liberté d’expression et de liberté religieuse dans une région tourmentée
Malgré ce moment d’espoir, les défis qui attendent Joseph Aoun sont immenses. À la tête d’un pays miné par la corruption, des services publics défaillants, des pénuries d’électricité chroniques, et la présence de milices armées comme le Hezbollah, le nouveau président devra œuvrer à restaurer la souveraineté nationale et réformer en profondeur les institutions.
Militaire respecté et apolitique, Joseph Aoun a su rallier à sa candidature des soutiens variés : sunnites, chiites, chrétiens et druzes, ainsi que l’appui de certaines puissances étrangères. Cette large base de soutien pourrait être un atout pour relancer le dialogue avec la communauté internationale et engager les réformes nécessaires à la sortie de crise.
Le système confessionnel libanais, qui réserve les trois principales fonctions de l’État aux trois grandes communautés religieuses (chrétien maronite pour la présidence, musulman chiite pour la présidence du Parlement, et musulman sunnite pour le poste de Premier ministre), représente à la fois une richesse et une contrainte. Mais aujourd’hui, le peuple libanais semble aspirer à une unité nouvelle pour relever les défis communs.
Dans ce contexte, l’élection de Joseph Aoun est perçue comme un souffle nouveau, une étape cruciale pour redonner au Liban une stabilité et une prospérité tant attendues.
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