« Le handicap, premier motif de discrimination ». Voilà la Une des médias, qui, hélas, année après année, se répètent : En 2019, 22% des discriminations concernent le handicap, très loin devant l’origine -14%- puis l’état de santé -10%-. Et c’est cruellement stable depuis 3 ans. C’est triste à dire, mais il ne fait pas bon être handicapé ou malade en France !
Tous les aspects de la vie quotidienne sont concernés ! A commencer par les services publics : « fracture numérique, dématérialisation, recul de la présence humaine » autant de formules reprises dans le rapport, qui affectent les plus vulnérables, dont nombre de personnes handicapées mentales ou psychiques. Et pour les personnes en fauteuil roulant, quand il y a un guichet ouvert, alors, c’est l’entrée du site qui n’est toujours pas accessible. Handicap et emploi ne font pas bon ménage non plus. Les discriminations y sont nombreuses ; cet exemple est affligeant, d’un agent en situation de handicap qui voit sa prime diminuée pour compenser les coûts d’aménagement de son poste de travail. Ou encore, l’accès aux soins, si vital en cas de handicap, reste souvent problématique : trop peu de soignants ont les compétences pour prendre en compte certains handicaps qui nécessitent une approche spécifique… Trop de cabinets restent inaccessibles. Ainsi, la liste des lieux discriminants, formations, centres de loisirs, cantines, est si longue, que cette chronique n’y suffirait pas.
On ne sera pas étonné d’apprendre aussi que le confinement a révélé et renforcé les situations de discriminations. On se souvient de cette maman refoulée d’un super marché, parce qu’elle était accompagnée de son fils handicapé. Le règlement prévoyait qu’on ne pouvait venir faire ses courses que tout seul. Ce type d’exemple abonde hélas ! Un tableau bien noir. sans même une petite lueur d’espoir ? Si, pas tant du côté des institutions que des personnes : ce confinement a vu fleurir des centaines d’initiatives citoyennes, qui ont été répertoriées sur une plateforme « solidaires-handicaps ». « Cette période douloureuse, qui exacerbe les situations de handicap, sera aussi un accélérateur de nouvelles solidarités » en a conclu la Secrétaire d’Etat Sophie Cluzel. On aimerait croire comme elle en ce futur radieux ! Mais si on ne veut pas lire les mêmes titres dans les journaux dans un an, alors, pour les personnes handicapées, le monde d’après, ça urge et c’est maintenant !
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