L’objectif de ce rendez-vous annuel est d’évoquer l’actualité et de permettre à l’Église catholique d’exprimer ses positions sur tel ou tel sujet. Hier soir au programme, il a été question de la crise sanitaire, mais aussi de la loi sur les séparatismes, de la lutte contre les abus sexuels. Autres sujets importants de cette rencontre : la loi de bioéthique discutée au Parlement depuis quelques mois et la question du possible allongement du délai de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). "Nous jouons le mauvais rôle de rappeler que l’avortement n’est pas d’abord le droit des femmes mais aussi l’arrêt de la vie d’un être humain. Le gouvernement n’est pas obligé d’obéir à l’Église. C’est notre rôle de dire un peu à temps et à contre temps de dire ce que nous avons à dire même si ce rôle est parfois ingrat", estime Mgr de Moulins-Beaufort, le président de la conférence des évêques de France (CEF).
Les représentants de l'Église catholique et le gouvernement ont aussi évoqué la lutte contre les abus sexuels. Une lutte commune, peut-on dire, puisque le gouvernement s’inspire de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’église (CIASE) pour mener une large enquête sur les violences sexuelles et l’inceste en France. "Ça permet à Monsieur Taquet, secrétaire d'État en charge de l'enfance et des familles, de dire que la commission sur les violences sexuelles et l’inceste est directement inspirée de la CIASE. Nous sommes contents que cette expérience puisse servir à toute la société", affirme Mgr de Moulins Beaufort.
Une large part de cette réunion à Matignon était consacrée au projet de loi visant à conforter le respect des principes de la République, dite "sur les séparatismes". D’autant qu’hier matin les représentants des églises chrétiennes en France le métropolite Emmanuel, le pasteur Clavairoly et Mgr Eric de Moulins Beaufort ont signé une tribune dans le Figaro pour exprimer leurs craintes sur le contrôle excessif selon par l’État des associations cultuelles. "Le Premier ministre a redit que l’intention du gouvernement n'était pas de compliquer la vie des religions mais de lutter contre le séparatisme dans notre pays. Ce projet de loi a ses raisons d’être mais la petite partie qui concerne les associations cultuelles nous paraît disproportionnelle", explique le président de la CEF.
Hier, le gouvernement et les représentants de la conférence des évêques de France ont aussi évoqué la possible venue du pape François en France. Aucune date et aucun programme n’a filtré pour le moment.
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