Au Puy-en-Velay, l’entreprise Open Studio, accompagnée par l’université d’Auvergne vient de publier un "livre blanc de l’intelligence artificielle et de la protection de l’environnement". Ce document permet de mettre en lumière l’impact écologique d’un secteur qui pèse de plus en plus sur la planète.
"Pour beaucoup de gens, le numérique est impalpable. Et très rapidement est arrivé le besoin de quantifier l’impact du numérique qui représente 4% des émissions de gaz à effet de serre, l’équivalent de tout le secteur aéronautique", explique Adélaïde Albouy Kissi, enseignante et chercheuse très engagée dans le mouvement du numérique responsable. Les scientifiques estiment que cet impact écologique devrait doubler d’ici à 2025.
La question du rôle de l'intelligence artificiel dans la lutte pour l'environnement ne met pas tout le monde d'accord. Certains estiment que le secteur du numérique doit d’abord se responsabiliser et se concentrer sur ce qui est essentiel. C'est le cas d'Arnault Pachot, cofondateur de l’entreprise Open Studio et à l’origine de ce livre blanc. "L'intelligence artificielle a les mêmes travers que le numérique sauf qu’elle consomme beaucoup plus de ressources. On peut se retrouver face à des situations paradoxales dans lesquelles on met en œuvre une technologie à l’impact environnemental très important pour résoudre des choses assez futiles", déplore-t-il.
Mais l’intelligence artificielle a aussi du bon. "L'intelligence artificielle est utilisée dans l’agriculture, dans l’industrie. On est dans l’exploration de l’usine 4.0, l’usine du futur", explique Adélaïde Albouy Kissi. On voit de plus en plus l’intelligence artificielle venir donner un coup de main au secteur industriel mais aussi aux agriculteurs en utilisant des capteurs pour ensuite analyser les données en temps réel et adapter l’arrosage.
L’intelligence artificielle s’invite aussi de plus en plus à la maison, pour nous aider à moins consommer d’électricité par exemple. Laurent Bernard est le cofondateur de l’entreprise OCOJOKO. Il développe un boitier qui analyse la consommation instantanée pour ensuite donner des conseils. "On a un capteur qu’on va mettre au niveau du disjoncteur général de la maison et on récolte la consommation totale de la maison. L’intelligence artificielle permet des niveaux de précision sur ces algorithmes sans commune mesure et qui permet d’être très puissant", affirme le cofondateur de l'entreprise.
Cela permet de limiter le gaspillage électrique et ce n'est pas rien puisque les scientifiques estiment que l’on gaspille environ 25% de l’électricité que l’on consomme. Principalement à cause des veilles cachées de nos ordinateurs ou encore télévisions.
La société Open Studio et l’université d’Auvergne tentent de mettre en place des systèmes d’intelligence artificielle qui permettront demain de réorganiser le tissu industriel d’un territoire en fonction de ses besoins du moment. Pour Arnault Pachot la crise sanitaire a démontré qu’il était urgent d’agir sur ce domaine : "Là où l’intelligence artificielle est intéressante c’est qu’elle est capable de modéliser le tissu industriel pour suggérer des nouveaux partenaires et fournisseurs à des établissements et de ne pas forcément aller chercher à l’autre bout du monde des choses qui sont fabriquées à proximité".
Des partenariats pourraient demain permettre de rapprocher des entreprises voisines qui n’ont pour l’instant jamais travaillé ensemble. Et donc recréer des alliances locales afin de limiter les kilomètres de transport inutile. Un sujet qui, évidement interesse le monde politique et économique.
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