Rappelons d’abord que l’investiture correspond en gros à ce qui vient en aval sous la forme d’une cérémonie formelle au cours de laquelle une personne endosse une fonction notamment dans le domaine politique. On y retrouve de fait le latin investire, qui signifie « revêtir », enfiler un costume, ce costume étant le symbole de la dignité du pouvoir conféré. Au Moyen Âge, l’investiture, on disait d’ailleurs de manière plus transparente l’envesture était le fait de mettre quelqu’un en possession d’un fief, d’une juridiction, et cela se déroulait au cours d’une cérémonie où un vêtement était endossé ou bien où un objet symbolique était remis. Il faut rappeler par exemple qu’autrefois les rois investissaient les évêques en leur donnant la crosse et l’anneau.
On lit par exemple chez Anatole France que fut « remis son bâton de frère au saint homme Budoc, l’investissant ainsi du gouvernement de l’Abbaye. » Et, les historiens ne manquent pas de nous rappeler la célèbre « querelle des investitures ». Il s’agit du conflit d’autorité qui opposa l’Église aux souverains germaniques aux XI et XIIe siècle, précisément de 1074 à 1122, et cela à propos de l’investiture des abbés et des évêques Cette querelle opposait la papauté au Saint-Empire romain germanique, les souverains germaniques voulant continuer de choisir les évêques pour en faire des relais de l’autorité impériale. Or, au milieu du XIe siècle, la réforme grégorienne consistait justement à éviter tout manquement du clergé à ses devoirs, incitant le pape à vouloir contrôler l’investiture des évêques dont la mission était spirituelle et non temporelle.
Cette querelle tourna en faveur du spirituel. En fait une investiture reste toujours un peu une bataille.
STÉPHANIE : ON VOIT EN EFFET SI ON PEUT DIRE QUE PAR EXEMPLE AUX ÉTATS-UNIS, IL Y A DES RETOURNEMENTS INATTENDUS…
Oui, pas des retournements de veste. Mais il y a forcément dans ces batailles des perdants qui en somme prennent une veste. Ce qui rappelle une définition des élections par un verbicruciste : Election : distribution de vestes. Si on n’a pas l’investiture, on prend une veste, c’est paradoxal finalement.
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