Les cinq sites normands retenus pour le Loto du patrimoine sont désormais connus depuis le lundi 2 septembre 2024. Chaque département se verra représenté. Sites religieux, agricoles ou encore industriels, voici ce qu’il faut savoir.
Créé en 2018 à la suite de la demande du Président de la République, le Loto du Patrimoine a pour mission de trouver de nouveaux financements pour la sauvegarde du patrimoine français. La Fondation du patrimoine, le ministère de la Culture ainsi que la Française des Jeux (FDJ) ont trouvé un accord pour permettre la création du Loto du patrimoine. Chaque grille jouée est de 2,20€ et permet ainsi de financer le projet à hauteur de 0,54€. Depuis sa création, ce sont plus de 950 sites sauvegardés et plus de 280 millions d’euros exploités pour la rénovation des projets retenus, grâce au loto mais aussi du ministère de la culture et de différents mécénats.
Deux églises retenues par l’organisation
La ville de Falaise accueille les premiers travaux de son Église de la Sainte-Trinité dès ce mois de septembre. Initialement construite au IXè siècle, ce joyau de la ville a parcouru le temps et les époques. Classée au titre des monuments historiques en 1889, elle a été victime à de nombreuses reprises de destructions à cause des batailles. Mais c’est avant tout en raison des bombardements subis par la ville en 1944, que l’Église se retrouve aujourd’hui dans un état préoccupant. Les élus se sont réjouis de la sélection de leur site après des difficultés (financières) pour restaurer l’église.
Les premiers travaux seront consacrés à l’assainissement général du bâtiment, touché par des infiltrations d’eaux et également par la prolifération de végétaux, avant d’attaquer le porche et les bas-côtés. La fin de ces premiers travaux est prévue pour septembre 2025.
À Granville, dans la Manche, c’est l’église Saint-Paul qui a été retenue. Construite à partir de 1891 avec son style architectural romano-byzantin, elle est un point de repère pour de nombreux Granvillais puisqu’elle se situe sur le point culminant de la ville. Malheureusement, divers aléas climatiques ont rendu l’accès à l’église compliqué jusqu’à sa fermeture en 2003. En 2017, l’évêché a donné son accord pour désaffecter l’édifice religieux. Pour autant, la ville n’a pas abandonné son église tout en y modifiant son usage. Sa restauration permettrait en effet la création d’un lieu de convivialité avec des activités culturelles, de loisirs et de restauration.
Les travaux débuteront en 2025, pour se terminer fin 2026.
« La Grande Trappe » bientôt remise à neuf
Pour le département de l’Orne, le bâtiment retenu est l’abbaye Notre-Dame de La Trappe, située à Soligny-la-Trappe. Construite par le Comte de Rotrou III en 1140, le monastère abrite des moines cisterciens. À partir de la guerre de Cent ans et jusqu’à la Révolution, l’abbaye connut de nombreux épisodes de déclin liés aux pillages et aux incendies. Malgré ces incidents, les moines trappistes devraient grâce aux travaux de réfection, pourvoir célébrer les 900 ans de l’abbaye en 2040, avec au programme du chantier, l’ouverture d’une partie du bâtiment au public avec un parcours visiteurs et un point de restauration. Deux ans de travaux seront nécessaires de 2025 à 2027 avant que le site ne retrouve son éclat d’autrefois.
L’ancienne rubanerie de Saint-Aubin-de-Scellon
Ce bâtiment industriel désaffecté depuis plusieurs années a abrité des soldats français et allemands lors des deux guerres mondiales. On y retrouve d’ailleurs des traces de dessins sur les murs relatant le quotidien des soldats. Le bâtiment principal est entouré de deux bâtiments agricoles dont l’un connaît déjà des travaux de restauration. Malgré quelques incertitudes encore quant au projet d’occupation, le futur de la rubanerie semble se dessiner autour d’un projet de lieu d’accueil pour des séminaires ou des stages. Les propriétaires souhaitent également se diversifier avec des ateliers cuisine autour du verger et du potager. Mais, en préambule à toutes ces activités, il est urgent de s’atteler à redresser et traiter la charpente, restaurer la toiture en ardoises et les menuiseries.
À ce jour, aucune date n’a encore été communiquée pour le début des travaux.
Un clos-masure repensé pour des activités sociales et un refuge d’animaux
Situé dans le commune de Bollevile, le Clos-masure de Guillerville va faire peau neuve grâce au Loto du patrimoine ! Cette appellation de Clos-masure renvoie à l’agencement d’un espace agricole propre au Pays de Caux qui consiste en hauts talus surmontés d’arbres pour freiner l’érosion, éviter le ruissellement de l’eau et se protéger des vents littoraux. Les propriétaires aimeraient accueillir l’association « La Patte Normande » et créer un refuge pour animaux abandonnés, afin de les soigner et leur trouver une nouvelle famille. Les toitures des étables et du poulailler devront être révisées avant d’envisager l’accueil des pensionnaires ! Le projet prévoit également l’ouverture d’un lieu de vie pour des personnes en situation de handicap. Mais la récente découverte d’une marnière retarde quelque peu les échéances.
Tout comme la rubanerie, aucune date de début de chantier n’est encore connue, même si les propriétaires espèrent qu’il démarrera au plus vite.
Vous souhaitez participer et contribuer à la restauration de ces monuments ? Les 7, 9, 11, 14, 16, 18 et 21 septembre, vous pourrez jouer à un tirage du loto, avec à la clé, un jackpot estimé à 2 millions d’euros.
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