La saison des incendies a débuté. Récemment, des feux importants se sont déclenchés dans le Loiret, la Gironde mais aussi dans les Bouches-du-Rhône. Près de Martigues, ces incendies ont ravagé plus de 1.000 hectares de végétation, et 2.700 personnes ont dû être évacuées. Le département était alors placé en "risque très sévère" à cause des épisodes venteux et d’une forte sécheresse. Selon Marc Vermeulen, contrôleur général et vice-président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), les secours "ont lutté au maximum pour limiter les dégâts. Mais la réelle complexité de cette intervention était due essentiellement aux conditions météorologiques défavorables".
"On sait très bien que la majorité des feux est liée à l’activité humaine, soutient le vice-président de la FNSPF. Même si, bien souvent, ce sont des mises à départ involontaires."
Au-delà de l’activité humaine, Marc Vermeulen constate surtout une mutation des incendies : "Sur l’arc méditerranéen, il y a une augmentation de l’intensité des incendies, mais aussi une montée du niveau de ces incendies, sur des départements qui n’étaient pas touchés avant". Reste à savoir si cela est lié au réchauffement climatique.
La Fédération des sapeurs-pompiers de France a "récupéré une étude effectuée par des chercheurs de Barcelone, qui avaient modélisé les surfaces susceptibles d’être touchées dans les années à venir en fonction du réchauffement climatique", précise le sapeur-pompier. Et d’après cette étude, "même si on respecte les accords de Paris de 2015, la surface qui devrait être détruite devrait augmenter à peu près de 40%".
Les pompiers doivent donc s’adapter à cette évolution. Selon Marc Vermeulen,"il est nécessaire d’actionner la modernisation" des moyens mis à disposition des secours : la flotte des bombardiers d’eau qui avait été décrite "comme vétuste" et les hélicoptères de la sécurité civile avec "lesquels des accidents ont eu lieu. On a donc un potentiel opérationnel fragilisé". Pour le vice-président de la Fédération, il faut également poursuivre "un travail au niveau de la réponse européenne, avec la mise en place d’une réelle flotte continentale".
Le numérique est également un outil que les sapeurs-pompiers utilisent, notamment "en période de feux de forêt", selon Marc Vermeulen. Qui précise : "Les spécialistes compilent des données et adaptent une carte de vigilance pour adapter les moyens nécessaires en fonction du niveau de danger."
Face aux conditions météorologiques actuelles, Marc Vermeulen demande aux Français d’être très vigilants. Il rappelle que, cet été, "les conditions sont défavorables sur tout l’arc méditerranéen, qu’il faut que les vacanciers se renseignent sur la météo et qu’ils ne doivent pas allumer de feu".
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !