Marie Toussaint rappelle que selon les scientifiques, "si nous agissons très vite, dans les deux à trois ans, on peut encore préserver notre capacité à rester sous la barrière d’un réchauffement à 1,5 degré".
Sur la colère des gilets jaunes, ce ne sont pas pour Marie Toussaint "des manifestation anti-écologie" ou une dénonciation d’une écologie punitive, mais "une demande des citoyens de pouvoir vivre leur vie", le carburant "pèse beaucoup dans le budget des plus pauvres". Elle explique que par contre le carburant des riches, utilisés pour les avions ou pour le commerce international, n’est pas taxé, "des firmes très pollueuses échappent très souvent à l’impôt, et on pourrait imaginer par exemple une taxe carbone aux frontières". Pour la présidente de l’association Notre affaire à tous on peut répondre à la colère des gilets jaunes en ajustant la fiscalité environnementale et en prenant certaines mesures, par exemple "en rétablissant l’ISF pour financer les services publics".
Marie Toussaint explique aussi qu’il est possible d’engager la transition écologique sans aggraver la fracture sociale, "la dégradation de l’environnement touche avant tout les plus pauvres", par exemple les matières premières comme le pain coûtent de plus en plus chères. "Si on n’agit pas c’est bien sur les plus pauvres que l’on va faire peser le coût de la pollution".
Par ailleurs pour Marie Toussaint le Haut Conseil pour le climat annoncé par Emmanuel Macron est "une occasion manquée d’intégrer des personnes vivant dans la grande pauvreté ou des classes moyennes". Elle ajoute que les propositions du président ne sont pas satisfaisantes, et malgré les belles paroles prononcées elle se pose la question des actes, "il est annoncé très peu de choses en matières de décisions concrètes pour l’environnement et de justice environnementales".
Le premier enjeu de la COP24 qui s’ouvre lundi en Pologne est de "sauver l’accord de Paris" : "quasiment aucun pays ne tient ses engagements depuis cet accord". "Malheureusement on ne s’attend pas à grand-chose, on est très en deçà de ce à quoi s'était engagée la communauté internationale". Donc cette COP24 sera aussi l’occasion de faire le point, "voir où on en est".
"Aujourd’hui on observe à travers le monde que des citoyens en appellent à leurs juges nationaux pour leur demander de les protéger face aux effets du changement climatique et de protéger l’environnement" dit Marie Toussaint. Le droit est un outil pour s’engager dans la transition écologique, pour les Etats il faudrait imposer plus de lois pour les forcer à appliquer leurs engagements, et des victoires sont déjà constatées comme au Pakistan ou aux Pays-Bas.
A propos de l'attaque contre l'Etat pour dénoncer l’inaction contre le changement climatique de Damien Carème, maire de Grande Synthe, Marie Toussaint déclare que "la France est en retard sur la quasi intégralité de ses engagements". Elle explique dans dans certaines branches comme dans l’agriculture on augmente les émissions en gaz à effet de serre.
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