Leurs parents les ont mis à la rue en raison de leur orientation sexuelle ou de leur transidentité. Depuis 21 ans, la fondation Le Refuge accueille des jeunes LGBT+ en rupture familiale un peu partout en France. A Marseille, la mairie vient de fournir deux appartements en centre-ville.
Née il y a 21 ans à Montpellier, la Fondation le Refuge héberge et accompagne des jeunes mis à la porte par leur famille, en raison de leur orientation sexuelle ou de leur transidentité. Actuellement, sur les 19 délégations en France, la plus grosse délégation se trouve à Marseille, qui est passée de 10 à 40 places en seulement trois ans, avec le soutien de la mairie notamment.
En plus de ses subventions, la municipalité vient aussi de leur fournir deux appartements en centre-ville. Dans cet immeuble d’un étage, deux jeunes vont vivre dans l’appartement du haut, trois dans l’appartement du bas, donnant sur un grand jardin. La colocation permet de rentabiliser les locaux, mais pas seulement, selon Grégory Bernard, chef de service de la délégation de la Fondation Le refuge des Bouches-du-Rhône.
C'est aussi pour créer du lien social, rencontrer des gens de communauté LGBT qui ont vécu le même parcours. Cela crée de la solidarité entre eux. C'est important. Ce sont des jeunes qui sont psychologiquement fragiles.
Ce soutien entre pairs, mais aussi de la part des bénévoles ou des assistants sociaux du Refuge, vient réparer en partie des blessures. Ascane a 23 ans. C’est lui qui a décidé de partir, ses parents n’acceptant pas son coming-out transgenre :
J'aurais aimé être aimé pour qui je suis et non pas pour la personne qu'ils auraient aimé que je sois.
Si Ascane est marseillais, Antoine, 22 ans, lui vient de Bretagne. Sa famille l’a mis à la porte :
Quand je vois quelqu’un dans la rue, je me suis déjà posé la question, ça pourrait être moi aujourd'hui.
Dans les nouveaux locaux mis à disposition par la ville, Le Refuge n’a pas de loyer à payer, mais a investi 55 000 euros de travaux à ses frais.
Au-delà de la question du logement, la Fondation le Refuge agit sur l’insertion professionnelle et sociale de ces jeunes. Benoit cascade est le directeur des finances et du développement du refuge :
Nous, on s'occupe des 18-25 ans. Ce sont des jeunes qui n'ont pas accès aux minima sociaux, au RSA, et donc, souvent, pour qui, le cercle familial est un peu la seule base permettant d'entreprendre leurs projets.
A Marseille, une centaine de jeunes seraient sur liste d’attente pour être hébergés par le Refuge. Parmi eux, il y a notamment des migrants qui ont fui leur pays à cause de discrimination homophobe.
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