Pour fuir la guerre dans son pays, l’Ukraine, la journaliste Maryna Osipova a décidé de rejoindre l’Alsace avec ses deux enfants. Depuis son logement, près de Colmar, elle continue d’exercer son métier en restant correspondante pour le journal ‘Vistnyk’ pour lequel elle travaille. Mais elle porte aussi sa parole en France, en souhaitant témoigner de ce qu’elle a vu et vécu d’un conflit qui remonte à 2014.
C'est près de Colmar que Maryna Osipova a pu s'installer avec ses deux enfants. Pourtant, avant son départ d'Ukraine, l'hésitation a été longue. Originaire de Tchernihiv, elle est rapidement témoin de l'escalade du conflit, la ville de près de 300 000 habitants ayant été envahie très tôt par l'armée russe. Animée d'une volonté d'agir, la journaliste n'envisage pas de partir. Elle veut aider, se sentir utile malgré la situation. Pendant plusieurs jours, elle reste à l'abri des attaques dans une cave. Le décès de 50 civils dans le bombardement d'un immeuble voisin sera finalement l'élément déclencheur d'un départ précipité.
Aujourd'hui, Maryna Osipova continue d'exercer son métier de journaliste. Depuis l'Alsace, elle rédige ses papiers sur l'actualité de Tchernihiv. Son journal, 'Vistnyk', est l'un des hebdomadaires régionaux des plus importants du pays. Tiré à près de 40 000 exemplaires, il est encore distribué dans sa version papier. Une priorité pour la journaliste, car la zone couverte par la publication se situe juste à côté de la frontière avec la Russie. La propagande des médias russophones atteint donc cette partie de la population ukrainienne. Il ne reste que le papier vers qui se tourner pour une information sûre et vérifiée.
Le contexte n'est pas nouveau pour Maryna Osipova. Dès 2014, elle a couvert les attaques russes toutes proches de Tchernihiv. Avec sa collègue, elle a pu se rendre à la frontière, pour se rendre compte de la réalité du terrain, malgré les risques d'emprisonnement pour les deux journalistes.
Aujourd'hui, l'avenir est plus que jamais difficile à dessiner. Maryna ne peut pas se projeter, juste espérer le conflit se termine au plus vite.
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