« Météorologie » c’est un mot magnifique, mais tout de suite je prends mes précautions, je le dis haut et fort que je n’ai en rien choisi ce mot en fonction du jeu de mots de mes amis verbicrucistes, qui, j’ose à peine le dire, donnent une définition pour le moins facétieuse de la météorologie, que chacun sait être par ailleurs l’étude scientifique des phénomènes atmosphériques…
Cette définition : « Étude de nues ». Bien sûr, il ne s’agit pas de jeunes femmes dévêtues mais des nuages appelés ainsi pendant longtemps. D’ailleurs en voici la définition par Richelet en 1680 : « Vapeur amassées & arrêtées ensemble qui obscurcissent l’air. » Avec cet exemple : « La nue marche, descend, tombe. Il se forme souvent plusieurs nues les unes au-dessus des autres ». Il nous reste l’expression tomber des nues. Quant au nuage, c’est vraiment un synonyme : « Vapeur humide qui obscurcit l’air ». En revanche, la météorologie, du grec meteôros, « élevé dans les airs », ne se trouve pas encore dans notre tout premier dictionnaire mais si on cherche à météore, on est surpris, car en voici la définition : « Mixtes imparfaits qui s’engendrent dans l’air, tels que sont la grêle, les éclairs, le tonnerre, etc. » Mixte désignait de fait à l’époque un « composé de diverses choses ». Et de ce corps mixte qu’est alors le météore était née la météorologie, mot attesté en 1547, dans un ouvrage intitulé « mirouer du temps ».
C’est en fait dans les tranchées de 14-18, que la météorologie fut abrégée en météo. Elle était en effet une préoccupation première pour les poilus, tant dans le combat que dans les conditions désastreuses des tranchées inondées dès qu’il pleuvait. Ensuite, la presse, la radio et la télévision ont popularisé le mot, avec il faut l’avouer aujourd’hui une météo offrant une précision confondante, au point qu’on ne s’en moque plus. En 1973 naissait d’ailleurs la météorologie spatiale, usant des moyens spatiaux, pour prévoir le temps. Alors redonnons la parole aux verbicrucistes, pour une définition plus présentable de la météo : science des courants d’air ! Ah, tout de même, et puis du soleil aussi !
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