À quelques heures de l’adoption par le Sénat de la constitutionnalisation de l’IVG, l’archevêque de Lyon Mgr Olivier de Germay a exprimé dans un communiqué son interrogation concernant cette évolution législative en France.
Depuis 1975 et la loi Veil légalisant l'avortement en France, « tout semble avoir été fait pour faciliter et banaliser l'IVG » (interruption volontaire de grossesse). Tel est le constat exprimé par l'archevêque de Lyon Mgr Olivier de Germay, dans un communiqué publié sur le site du diocèse de Lyon rendu public quelques heures avant les discussions au Sénat mardi 27 février 2024.
Le primat des Gaules déplore que la succession des lois sociétales en France « se focalisent sur des droits individuels en oubliant ou en sous-estimant leurs portées sociales ».
Si la loi était adoptée, la France mettrait au même niveau l’égale dignité de toute vie humaine – principe à valeur constitutionnelle – et la liberté d’accès à l’avortement. Comment expliquer une telle contradiction ?
Pour l’archevêque de Lyon, « nous sommes en réalité tous concernés par la question de l’IVG » et il n’est pas juste « de faire peser sur les seules épaules des femmes enceintes une question aussi grave ».
Alors que le Parlement s’apprête à se réunir en Congrès ce lundi 4 mars pour entériner un changement de la Constitution et y faire figurer, à l’article 34, que « la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse », Mgr de Germay estime que ce débat sur l’avortement est « un angle mort de notre conscience collective » et que « verrouiller définitivement les choses pour anticiper une telle hypothèse, n’est-ce pas un déni de démocratie ? ». Pour que le projet de loi constitutionnel soit adopté, une majorité des trois cinquièmes de l’ensemble des parlementaires est nécessaire, soit 555 voix, le Parlement comptant en France 577 députés et 348 sénateurs.
De son côté, la Conférence des évêques de France a également publié un communiqué faisant part de sa « tristesse » et réaffirmant que « l’avortement, qui demeure une atteinte à la vie en son commencement, ne peut être vu sous le seul angle du droit des femmes ».
Il y a un an, en mars 2023, l’archevêque de Lyon avait publié un communiqué sur un autre sujet de société actuellement en débat, celui de la fin de vie, où il s’inquiétait que « l'interdit de tuer menace de s'écrouler » en France.
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