Le président de la République a inauguré samedi le Salon international de l’Agriculture, qui se tient à Paris, porte de Versailles.
Ce salon est décliné à travers quatre univers : l’élevage, les cultures végétales, les produits, et les métiers et services. Une nouveauté cette année, avec l’espace agri 4.0 consacré au numérique et à l’innovation. L’agriculture, une aventure collective, c’est la thématique retenue pour cette 55ème édition. Un message qui va bien aux 24 évêques qui vont fouler aujourd’hui les allées de ce salon.
"Ce qui se passe, c’est que le travail n’est pas rémunéré à sa juste valeur. En quinze ans, entre 2011 et 2016, la rémunération a diminué de moitié, que ce soit sur le porc ou sur le lait et en même temps, les investissements ont doublé. Le moyen de s’en tirer a été d’augmenter les volumes pour répartir la charge, mais ça ne peut pas être indéfini, car le marché s’est durci et puis car ils veulent faire attention à l’environnement, aux conditions de production. C’est une équation où actuellement ils sont continuellement perdants. Sauf si le consommateur accepte de payer à sa juste valeur les produits qui lui sont donnés, sauf si les intermédiaires, la grande distribution, sont raisonnables pour que chacun puisse faire son métier" explique-t-il notamment.
"Il y a eu aussi les Etats Généraux de l’Alimentation qui ont posé le principe d’une fixation d’un prix au produit. Ceci peut être suivi d’une régulation par la loi. En tout cas les agriculteurs sont dans une grande impatience de voir arriver ces indications réglementaires et il semble que pour l’instant, autour d’eux, on ne joue pas le jeu, que ce soit sur le porc ou le lait. On est en-dessous de ce qui est viable pour eux donc on ne peut pas supporter cela trop longtemps" ajoute Mgr Denis Moutel.
"Les évêques sont toujours en mission mais on ne va pas là-bas pour faire une homélie ou une célébration. Mais on y va en troupeau, cela se voit, cela n’échappe à personne. On vient marquer notre proximité avec les agriculteurs, marquer cette valeur du travail et marquer notre attention. On vient s’intéresser à ce qui se fait, il y a des choses formidables qui se font sur l’innovation. Les responsables de la profession veulent envoyer de l’espoir. Il y a encore des jeunes qui s’installent. On n’y va pas pour s’exposer aux médias, mais pour soutenir les agriculteurs, des hommes et des femmes qui veulent simplement accomplir leur travail et rendre service" conclut l'évêque du diocèse de Saint Brieuc.
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