Ce qui vaut pour lui autant à Damas qu’à Paris. Invité à donner une conférence dans le cadre de la vingtième édition des Journées François de Sales, organisées par la Fédération des Médias Catholiques (FMC), Mgr Samir Nassar, archevêque maronite de Damas, a répondu aux questions de Marc-Alexis Roquejoffre, de RCF 63.
Evoquant la guerre au Moyen-Orien, le prélat a notamment déclaré que "L’Eglise est universelle. Et l’avenir d’une partie de l’Eglise est l’avenir de toute l’Eglise. C’est la solidarité. C’est le corps du Christ, qui est le même, que ce soit en Europe, en Syrie, en Chine, aux Etats-Unis. C’est une Eglise qui communique et qui se nourrit de la même foi, du corps du Christ. C’est donc normal que notre sort soit lié."
Pour autant, il estime qu’il ne faut pas se contenter de regarder la misère des chrétiens d’Orient mais de toutes les populations qui vivent en Orient. "Quand on regarde une souffrance, il faut regarder le tout, ne pas avoir pitié d’une partie et oublier tout le reste. La souffrance n’a pas de religion. Les gens qui ont besoin de nous sont des frères, quelle que soit leur religion."
Au sujet des chrétiens d’Orient, Mgr Nassar explique qu’il n’y aura pas d’avenir sans vivre à l’ombre de l’islam. "Nous vivons à l’ombre de l’islam depuis 15 siècles, et ça a bien marché. Alors pourquoi en faire un problème maintenant ? Il faut laisser les choses se faire progressivement, il faut laisser du temps au temps. Cela vaut si on choisit de rester. Si on choisit de partir, alors on continue d’imposer les valeurs des droits de l’homme à des gens qui ne les assimilent pas encore."
Concernant la France et son débat sur la laïcité, Mgr Nassar cite l’exemple australien et explique qu’il ne faut pas chercher à intégrer les gens. "Laissez-les vivre leurs différences" déclare-t-il, comme "en Australie où on laisse vivre chaque communauté à condition de respecter les règlements du pays et de payer les impôts."
Estimant qu’en France, les autorités essaient trop d’intégrer les différentes communautés, Mgr Nassar explique qu’il faut "laisser chacun vivre sa culture à sa manière, en apprenant à respecter les différences". Dans un tel cas, "vous aurez beaucoup moins de problèmes" conclut-il.
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