Bordeaux, Lyon, Strasbourg, Grenoble ou encore Besançon. Les sondages montrent une dynamique des écologistes et de leur alliés, qui figurent en bonne place des intentions de vote au premier tour, voire en tête. Alors même si un sondage ne vaut pas un vote, cette dynamique est inédite pour un scrutin municipal. Habituellement peu favorable aux écologistes.
Europe Ecologie Les Verts capitalise sur son score des européennes du mois de mai dernier. Avec 13,47 %, les Verts sont arrivés en tête de la gauche. Mais aussi chez les jeunes de 18 à 24 ans au premier et au deuxième tour, devant le Rassemblement national. Une étude de l’Ifop pour la fondation Jean-Jaurès dévoilait alors que les bons résultats des européennes pour les Verts se situaient en priorité dans les grandes métropoles et dans certaines communes périphériques. Une cartographie que l’on retrouve à ce stade dans les sondages. C'est ce que rappelle Romain Pasquier, politologue à Science Po Rennes.
Il faut dire qu'à gauche, il n’y a pas vraiment de concurrents. Le Parti socialiste est moribond. La France insoumise est sur le déclin après son échec aux Européennes. Quant au parti de la majorité, il est marqué par le mécontentement d’une partie de l’électorat. Dans ce contexte, EELV peut apparaitre comme un choix plus clair pour certains.
Avec la sécurité, l’environnement et l’urgence climatique sont en tête des priorités des électeurs. La question est devenue transversale dans la société avec l’émergence médiatique des marches pour le climat, et les actions de désobéissance civile menées par le mouvement Extinction Rébellion. Les phénomènes comme la canicule de cet été, les incendies en Amazonie ou en Australie jouent un rôle moteur, estime Pascal Perrineau, politologue et professeur à Science Po Paris.
Autre facteur en faveur des écolos : l’échelon local est le plus important pour changer les choses, selon le GIEC. Selon son dernier rapport, plus de 50% des actions contre le dérèglement climatique se joue à l’échelon local. C’est ce que souligne Pierre Cannet, responsable des Programmes Climat, Energie et Villes durables du WWF France. L’ONG a d’ailleurs publié plusieurs recommandations à l’ensemble des candidats aux municipales, quelle que soit leur étiquette.
Reste la stratégie politique. Souvent cafouilleux et réputé coupeur de tête, le parti EELV s’est souvent illustré dans le passé par l’échec de ses stratégies. Pour les municipales, la question ne se pose pas vraiment. Traditionnellement, chez les Verts, le choix de la composition des listes se fait au niveau local. Résultat: chaque commune a sa stratégie et a composé des listes en conséquence. Entente avec les Insoumis à Grenoble, gauche plurielle à l’ancienne à Besançon avec le PS et le PC. Ouverture vers le centre du coté de Perpignan avec la possibilité d’un duel face au RN. Avec aussi le choix d’aller vers la société civile. Un atout pour Pascal Perrineau
Mais tout n’est pas rose chez les Verts. Il existe actuellement de nombreuses divergences, et dissidences. A Montpellier, la tête de liste a été débarquée en janvier pour avoir trop ouvert sa liste à l’extrême gauche. Une nouvelle liste écolo a été composée. A Marseille, le choix de la tête de liste désigné à une courte majorité a été très contesté en interne. Mais le plus dangereux pour les écologistes c’est peut être leur électorat lui-même, comme le note Romain Pasquier. Enfin, vuu le contexte global, la dynamique des verts a aussi entrainé un verdissement des autres listes en courses. Au risque parfois d’une surenchère électorale et d’un greenwashing.
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