L’incertitude de la crise sanitaire crée une peur généralisée qui, souvent, peut se traduite en peur de l’autre selon Nayla Tabbara. Plus que jamais, les peuples de la Méditerranée ont besoin du dialogue interculturel. Nayla Tabbara évoque, au micro d’Amaury Guillem, les différents aspects d’échanges religieux et culturels entre les pays du pourtour méditerranéen.
“Les deux rives de la méditerranée sont influencées l'une par l’autre” commence Nayla Tabbara, professeure de sciences des religions à l’université de Beyrouth. Le dialogue entre ces deux rives participe à la création d’un monde plus ouvert, et peut améliorer par la même occasion les échanges politiques, autour des enjeux migratoires, socioculturels mais aussi spirituels.
Selon Nayla Tabbara, il faut savoir jouer avec les ressemblances des religions tout en reconnaissant leur différences. “C’est un enjeu pour toute l'humanité", dit-elle.
Dans une période d'insécurité, "[l'échange] est la seule chose qu’on a”, poursuit Nayla Tabbara. La pandémie a, selon elle, contribué à l’éloignement des peuples.
La discrimination découle souvent d’une désinformation, qu’il faut combattre en ouvrant des espaces de dialogue. Surtout dans un pays politiquement, économiquement et socialement déstabilisé comme le Liban, cette mesure est essentielle. L’Etat reconnaît des religions différentes en théorie, en pratique pourtant ce sont ceux appartenant à la majorité religieuse qui profitent de la reconnaissance.
Ce qui a surpris Nayla Tabbara, c’est la volonté des croyants de prendre part à ce dialogue aussi en politique, malgré les difficultés des derniers mois, et note un véritable besoin d’être entendu.
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