Le gouvernement abandonne le projet d’aéroport tant critiqué de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique. C’est ce qu’a déclaré le Premier ministre lors d’une prise de parole officielle mercredi 17 janvier. Edouard Philippe a expliqué que les "conditions" de sa mise en œuvre "ne sont pas réunies".
Peu de temps avant la déclaration d’Edouard Philippe, Philippe Grosvalet, le président du syndicat mixte aéroportuaire, favorable au nouvel aéroport, avait fait fuité la décision du gouvernement. "Par cette décision, il piétine les procédures et décisions de justice, il piétine nos collectivités locales, il piétine le vote des habitants" a ainsi déclaré le syndicaliste.
Cela fait cinquante ans que le projet de Notre-Dame-des-Landes a été lancé. Initié au début des années 60, pour une ouverture prévue en 1985, le projet de Notre-Dame-des-Landes a soulevé les passions au sein de la vie politique locale, et nationale. En contrepartie, Edouard Philippe s’est engagé à moderniser l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique, "dans des délais rapides".
Les occupants de la ZAD, la Zone à Défendre, ont salué cette décision et célèbrent une victoire qu’ils jugent historique. Le Premier ministre leur a toutefois demandé de quitter les terres agricoles qu’ils occupent, d’ici au printemps prochain, sous peine d’être expulsés par les forces de l’ordre. Les zadistes ont indiqué qu’ils s’engageaient à rouvrir le site, mais qu’ils refusaient toute expulsion.
Affaire à suivre de leur côté. En attendant, la décision du gouvernement a provoqué la colère des partisans de la construction de l’aéroport, ainsi que d’une partie de l’opposition, qui y voient un abandon de l’Etat de droit, dans la campagne nantaise, qui devrait pouvoir retrouver une forme de quiétude après toutes ces années de lutte. Pour Alain Mustière, président des "Ailes pour l'Ouest", une association favorable au nouvel aéroport, estime que "ce ne sont pas les zadistes qui ont gagné, mais c'est l'Etat qui a perdu".
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