Cela fait plus de deux mois que la guerre en Ukraine a débuté. Lancée le 24 février dernier, l’offensive russe en Ukraine a provoqué plusieurs milliers de morts. Des millions de personnes ont fui le conflit.
Olivier Weber connaît bien les zones de guerre. Ancien diplomate, écrivain, grand reporter et correspondant de guerre, il revient tout juste d’un séjour de trois semaines en Ukraine, dans ce pays ravagé par une guerre avec la Russie, débutée le 24 février dernier. "C’est un voyage éprouvant, fascinant. Après avoir couvert une quinzaine de conflits, j’ai trouvé un conflit inédit avec un mélange de détermination incroyable sur la ligne de front, et à l’arrière. Vous avez des anciens, des jeunes, des paysans, des chômeurs, pour trouver des solutions afin de ravitailler le front" explique-t-il au micro de RCF.
Depuis le début du conflit, la communauté internationale ne ménage pas ses efforts pour venir en aide à l’Ukraine, même si la ligne rouge est la suivante : ne pas devenir cobelligérant. Des efforts nécessaires mais insuffisants aujourd’hui au regard des Ukrainiens. "La solidarité continue sur le plan moral éthique et politique. Elle continue sur le plan alimentaire et économique pour aider les populations. Il faut aussi une ligne de soutien militaire pour des armes. Les Ukrainiens demandent des avions, des canons et des missiles. On voit bien qu’il y a une détermination et que rien ne pourra faire plier les Ukrainiens" ajoute Olivier Weber.
Les informations qui nous parviennent font état de crimes de guerre, de crime contre l’humanité. La population ukrainienne est prise entre deux feux. On a même parfois l’impression qu’elle est directement visée par les frappes russes. "Crimes de guerre, crimes contre l’humanité, crimes de masse, c’est vrai. Ils sont parfois encouragés par tout l’appareil de propagande russe. Vladimir Poutine parle d’enlever l’âme ukrainienne aux Ukrainiens. J’ai pris beaucoup de temps pour recouper les témoignages. Ce que j’ai pu récolter fait état de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Cela veut dire que l’état-major et le Kremlin nient l’existence de ces crimes, et très souvent les encouragent en décorant les unités qui en sont responsables" lance le grand reporter.
Fort de 3.500 kilomètres parcourus en Ukraine, le journaliste explique aujourd’hui que la guerre provoquée par Vladimir Poutine aura fini par souder totalement le peuple ukrainien. "J’ai vu des gens très différents, y compris des Russes ou des Ukrainiens d’origine russe. J’ai vu des gens très déterminés par cette agression. La nation s’est soudée contre l’envahisseur russe. Le ou les peuples d’Ukraine sont plus soudés que jamais face à cette agression antidémocratique" conclut Olivier Weber sur RCF.
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