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Orientation post-bac: "la sélection va contre la démocratisation des études" explique Laure Delair

RCF,  - Modifié le 16 janvier 2018
Au lendemain de la mise en place de Parcoursup, Laure Delair, élue du CESE au titre des mouvements étudiants, est le Grand Invité de la matinale.
Cela fait un jour que la plateforme Parcoursup a été lancé par les pouvoirs publics pour permettre aux jeunes bacheliers de choisir leur orientation après l’obtention du fameux sésame. Une plateforme qui vient remplacer le scandale d’Admission-Post Bac (APB). 'Ce que l’on voit, c’est qu’il y a plutôt un climat d’inquiétude sur Parcours Sup, pour plusieurs raisons très différentes. Soit parce qu’on a une plateforme lancée à un moment où le processus parlementaire n’est par terminé, et où les universités ne sont pas encore prêtes' explique Laure Delair, élue au Conseil économique, social et environnemental (CESE) au titre des mouvements d’étudiants et organisations de jeunesse.

'Certaines universités font comme elles le sentent'

Sur son cahier des charges, Parcoursup avait deux objectifs principaux : mettre fin au tirage au sort et lutter contre l’échec de trop d’étudiants en licence avec notamment les mises en place d’attendus. 'Les mises en place d’attendus, certains les attendaient afin de pouvoir mieux comprendre ce qui les attendaient demain, et mieux formaliser leurs choix d’orientation. Aujourd’hui, la manière dont cela s’applique fait partie des inquiétudes qui émergent. On réalise que ces attendus ne sont pas pareils partout. Malgré la volonté de cadrage au niveau national, certaines universités font toujours comme elles le sentent' précise Laure Delair.

Dans ce débat sur l’orientation post-bac, le mot sélection fait peur. 'Je fais partie de ceux qui pensent que si on met en place une sélection dans l’enseignement supérieur, on va contre un mouvement qui s’est engagé il y a plusieurs années, qui est celui de la démocratisation des études. Dès qu’on met en place une forme de sélection, cela signifie derrière sélection sociale' ajoute cette élue du CESE.

Quoi qu’il en soit, avec Parcoursup, l’idée principale est de ne pas reproduire les mêmes erreurs qu’APB. 'APB était un algorithme, critiqué par un certain nombre de sociologues notamment à cause du fait du trop grand nombre de choix qu’il demandait aux étudiants, ce qui créait des inégalités par la suite' lance Laure Delair.
 

'En France, on n'a pas le droit à l'erreur'

Le 11 avril prochain, cette élue du CESE présentera une motion sur l’orientation des jeunes. Elle a lancé pour cela, la semaine dernière, une plateforme participative. Cette question de l’orientation des jeunes est un enjeu pour la société française, explique-t-elle. 'Tout le débat que l’on vient d’avoir nous amène à nous interroger sur comment donner les moyens d’une bonne orientation et comment cette orientation n’est pas subie par les jeunes'.

Ce problème de l’orientation, on ne le retrouve pas dans tous les pays européens. Mais de là à dire que la France est mal lotie en la matière… 'Culturellement en France, quelque chose n’apparaît pas ailleurs. Dans d’autres pays, on peut faire une année de césure, s’arrêter puis reprendre. Il y a une forme de souplesse que l’on n’a pas en France. En France, on n’a pas le droit à l’erreur. On doit faire le bon bac, avoir la bonne formation, et cela du jour au lendemain' analyse-t-elle.

Pour conclure, Laure Delair explique qu’une orientation réussie, 'c’est un double processus. Permettre aux jeunes de trouver la voie qu’ils veulent suivre, et avoir un dispositif d’affectation qui permette au mieux de respecter ce choix-là'.

Vous aussi, donnez votre avis sur l'orientation des jeunes : https://participez.lecese.fr/ 
 

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