"Pape François ! Appelez-nous à un nouvel ordre international pour la paix !"

Au XXème siècle, nous avions des Alliés et des Ennemis. La France était inscrite dans des réseaux sûrs de pays qui équilibraient par leur somme les puissances qui voulaient s’en prendre à notre territoire ou à notre régime, pour tirer vengeance du passé ou pour imposer leur règne. C’était la tâche de la diplomatie de construire ces Alliances bilatérales ou multilatérales qui nous donnaient sinon l’indépendance du moins la sécurité et la liberté d’action. Les systèmes d’Alliance, s’ils créent un équilibre des forces, bâtissent des murs et durcissent les exclusions.

Et aujourd’hui ? Et demain ? Cette politique d’Alliance ne fonctionne plus. Pour échapper dès lors au cynisme des nationalistes, et aux illusions des pacifistes, je crois que nous sommes invités à construire un nouvel ordre mondial fait de confrontation et de coopération entre toutes les parties, sanctionnée par une paix féconde pour tous.

Les États-Unis, nos Alliés ? Surement plus. Les États-Unis ne se sont pas donnés sans réfléchir un président à moitié Donald et à moitié tyran. Ils sont devenus une pure puissance militaire, dotée d’un formidable complexe industriel numérique, à nos dépends et à leur seul profit à court-terme. Non seulement leur déclin s’approche, car tout ce qui s’isole périt, mais leur soutien ne vaut plus rien, car qui peut faire confiance à l’égoïsme national ?

Le parapluie américain est devenu un pur impérialisme, qui nous considère tous comme ses adversaires. Les pays d’Europe centrale et orientale ne l’ont pas encore compris. Face à la Russie, nous n’avons plus de protecteur, quand les États-Unis sont un trou noir politique, qui absorbe les richesses du monde, sans porter un idéal d’unité. Nous avons la responsabilité de nous affranchir de la tutelle les États-Unis pour engager avec eux une politique de confrontation et de coopération, sanctionnée par une paix féconde pour les deux parties.

Nous n’avons plus besoin de protecteur face à la Russie : nous sommes vis-à-vis d’elle, et de ses intentions hégémoniques sur l’Europe, des grands garçons qui ont la responsabilité de créer avec elle, par nos propres forces, plus que suffisantes, une politique de confrontation et de coopération, de puissance à puissance, sanctionnée par une paix féconde pour les deux parties, qui ont tant à se dire et à se donner.

Face à la Chine, il n’existe aucun protecteur possible autre que nous-mêmes et ceux que nous associerons, par notre détermination, pour accueillir la Chine, avec toute la richesse de ses traditions, mais aussi les autres pays et groupes de pays d’Asie, d’Afrique, d’Océanie, d’Amérique, comme des partenaires d’un nouvel ordre mondial, fait de confrontation et de coopération, et sanctionné par une paix féconde pour tous.

Sous quelle autorité ? L'ONU bien sûr ! Mais aussi le Pape François ! Pape François, appellez-nous à un nouvel ordre international de confrontation et de coopération pour la paix !