Au cœur de la ville de Rennes, la gare, un lieu d’échange, de croisement, avec les TGV, les TER,
les hommes, les femmes, les jeunes, les plus âgés, ceux qui attendent, ceux qui sont de
passage, ceux qui travaillent, ceux qui viennent visiter de la famille ou des amis...mais, juste
à côté de la gare, un grand bâtiment imposant, le centre pénitentiaire pour femmes.
Ce jour de Pâques, il m’est donné la grande joie de célébrer le mystère de la résurrection, le
jour de Pâques, avec les femmes de ce centre pénitentiaire. Dans ce lieu, maison centrale pour
femmes gérée dans les premiers temps, au dix-neuvième siècle, par des religieuses, une
grande chapelle occupe tout un pan de la grande cour autour de laquelle se trouvent tous les
bâtiments de la prison.
Quelle émotion de célébrer Jésus Christ, le Vivant, ressuscité, celui qui n’a pas été retenu dans
la mort et dans le tombeau, au milieu de ces femmes, détenues, incarcérées souvent pour une
longue peine. En lisant l’évangile de saint Jean qui rapporte la visite de Marie-Madeleine au
tombeau, la première, bien avant les disciples, je pense à toutes ces femmes qui sont là, qui
écoutent, qui prient, qui chantent, qui frappent dans les mains, les larmes dans les yeux, qui
entendent le message de la résurrection.
Bien loin de choisir les disciples officiels, Jésus a choisi de se montrer d’abord aux femmes,
sans doute Marie sa propre mère, puis Marie-Madeleine, celle qu’il a libérée de ses démons
et de ce qui l’empêchait d’aller de l’avant.
L’annonce de la Résurrection résonne avec toujours autant de force. Dans la gare se croisent
et se recroisent des personnes, souvent indifférentes les unes aux autres, goûtant la liberté
de leurs mouvements. Et, juste à côté, des femmes détenues, dont l’une ou l’autre vient me
dire sa joie d’avoir participé à la messe de Pâques, mais également le sentiment d’avoir
découvert ici le beau chemin pour aller de l’avant, le chemin de la liberté intérieure.
En scrutant leur propre cœur et en portant leur regard vers le haut, elles ont découvert le
chemin de la vraie liberté intérieure. Elles peuvent être témoins de la miséricorde du Seigneur,
témoins de la liberté que nous donne le Christ, celui qui qui est ressorti libre et vivant du
tombeau, lui qui est le Vivant à jamais !
6 avril 2021
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !