Partager

Parents : les premiers éducateurs

RCF,  - Modifié le 16 octobre 2019
Il y a les élections municipales mais aussi les élections de parents d'élève : un lien nécessaire entre la famille et l'école

En début d’année, dans une école, c’est la grande période des élections pour organiser la vie en collectif. D’abord les délégués de classe et les 1ères émotions d’engagement, la trouille au ventre en lisant à voix haute pourquoi on a envie de représenter ses copains. Et il en est de même pour les parents d’élève : chaque année scolaire est l’occasion de permettre à la communauté éducative de se former autour d’un seul et bel objectif : constituer un jardin au terreau fertile où nos enfants plongeront leurs racines et puiseront de quoi bien grandir.

La place des parents dans l’école, avec l’école, est un sujet qui a toujours beaucoup fait couler d’encre :  "Peu d'acteurs refusent le fait que les parents aient un rôle à jouer à l'Ecole. Sur ce point il y a un consensus. Le débat porte plutôt sur les formes de participation." En 2013, à l'occasion de la publication d'un numéro de la Revue de Sèvres sur l'Ecole et les parents, Xavier Pons résumait ainsi la question de la place des parents dans l'Ecole. C’est bien la question récurrente du sens et des enjeux de la coopération entre l’école et les familles.
 

Pourtant la loi reconnait la responsabilité première des familles dans l’éducation

 
C’est cela qui est sans doute bien paradoxal : quand on parle de l’école on parle de professionnalisation de l’éducation, cela amène parfois à en oublier la nécessaire complémentarité avec les 1ers éducateurs des enfants : les parents. L’oublier, les marginaliser, c’est les priver des moyens de cette exercice de la responsabilité.
  
Dans la co-éducation, 
au sens propre du terme, on s’intéresse plus à comment entretenir une relation autre qu'asymétrique dans laquelle il y aurait des sachants et des spécialistes parce que diplômés ou certifiés et donc forcément objectifs et rationnels et d'un autre des plus ignorants parce que fondant leur propos sur l'attachement et l'affect qui ne leur permettrait pas d'avoir un avis pertinent et une capacité à parler objectivement.  Peut-être que trop souvent les parents ne sont pas perçus par une partie des acteurs de l’école comme ayant une réelle expertise qui dépasse les portes de la maison. Peut-être que parfois les parents ne se perçoivent pas ou maladroitement, comme experts en éducation. Pourtant les regards, du plus affectif au plus rationnel, permettrait de fonder en confiance des communautés éducatives reposant sur la complémentarité des expertises.
 
Reconnaître les parents comme des acteurs à part entière, qui n’ont pas qu’un avis sur les sorties de classe ou la fréquence des devoirs à la maison. Ils sont compétents, par essence. C’est par cette reconnaissance a priori d’une expertise d’usage, que l’on multiplie les chances d’une l’école se révélant inclusive et créative dans les réponses qu’elle apporte aux enfants. C’est central dans la relation que l’école noue avec les familles, notamment les plus fragiles : considérer ces parents comme égaux dans les analyses et les propositions, c’est les garder liés au devenir de leurs enfants, les considérer aptes à jouer pleinement leur rôle. C’est timidement l’expérience que nous vivons avec la branche farfadet dans les quartiers dits sensibles ou les lieux de grande précarité. Trop timidement ! Mais chaque fois, c’est la même confiance et la même fierté que l’on lit sur les visages : oui, nous sommes à la hauteur d’être les éducateurs de nos enfants! Et les enfants, eux, d’être fiers de leurs parents !

 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don