Paris recevra les prochaines rencontres européennes de Taizé

Le lieu choisi cette année n’était pas anodin : Tallinn, en Estonie, aux portes de la Russie. Le thème de la rencontre : espérer au-delà de toute espérance.

Tallinn, une destination symbolique aux portes de la Russie

Tallinn, capitale de l’Estonie, a été choisie cette année pour accueillir les "rencontres européennes de Taizé" comme un signe de paix. "C'était un désir d'aller un peu aux périphéries de l'Europe et dans un pays qui n'est pas trop loin de l'Ukraine et qui est voisin de la Russie. Un peu comme un signe qu'une vie de paix, une vie fraternelle est possible", témoigne le Frère Matthew. Pour lui, ces rencontres, qui sont quatre jours de prières et de partage, sont un signe d’espérance pour cette région en conflit.

C'était un désir d'aller un peu aux périphéries de l'Europe et dans un pays qui n'est pas trop loin de l'Ukraine et qui est voisin de la Russie. Un peu comme un signe qu'une vie de paix, une vie fraternelle est possible.

3 500 jeunes étaient présents, dont 250 jeunes Ukrainiens. Les participants sont accueillis par les paroisses des communautés locales. Un certain nombre sont hébergés chez des familles, d'autres dans des écoles ou des salles paroissiales. "Cette année, il y a eu des témoignages", rapporte le prieur de la communauté de Taizé. "J'avais demandé à deux sœurs jumelles qui viennent de la ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, de témoigner. La première a dit que c'est extrêmement difficile actuellement, mais c'est notre foi qui nous remet toujours debout, qui nous permet d'espérer là où, à première vue, il n'y a pas d'espérance. La deuxième a demandé de prier pour les familles des personnes qui étaient mortes, de prier pour que Dieu protège ce pays."

Écouter les jeunes dans des situations difficiles

À l’occasion de la rencontre, le prieur de la communauté de Taizé a publié une lettre pour l’année 2025, qui a pour titre "espérer au-delà de toute espérance." Selon le Frère Matthew, il est primordial d’écouter les jeunes qui vivent dans des situations difficiles dans lesquelles il est compliqué d'espérer. "La base de cette lettre, c'est à partir d'une écoute de ces jeunes qui vivent dans des situations de guerre : comment est-ce qu'ils vivent leur foi, comment est-ce qu'ils trouvent la force d’espérer." Le Frère appelle à observer et écouter leur témoignage de foi et de résilience, qui n’est plus théorique mais vécu.

La base de cette lettre, c'est à partir d'une écoute de ces jeunes qui vivent dans des situations de guerre : comment est-ce qu'ils vivent leur foi, comment est-ce qu'ils trouvent la force d’espérer.

L’espérance doit venir de quelque chose de simple, d’une confiance dans le Christ et sa résurrection, explique le Frère Matthew. "Ce que j'ai expérimenté chez ces jeunes, c’est que l’on voit que la foi n'est pas quelque chose de simplement intellectuel, mais c'est quelque chose qui influence leur vie, qui leur permet vraiment de vivre et de tenir dans des situations très dures, en sachant que la souffrance n'aura pas le dernier mot." Au début de sa lettre, le Frère Matthew écrit qu’en écoutant les jeunes à Taizé, il se demande comment ils ont la force de continuer. Ces difficultés sont, pour lui, issues d’un sentiment d’angoisse face à la situation climatique, aux guerres, et à la polarisation de nos sociétés. "Où est Dieu au milieu de cette souffrance ? On voit alors l'importance de se retrouver ensemble, de donner des occasions pour prier ensemble et pour s'écouter mutuellement. Je ne veux pas dire que l'angoisse s'envole à ce moment-là, mais on trouve la force pour continuer."

La prochaine rencontre se tiendra à Paris

À l'issue de ces rencontres européennes, le Frère Matthew a annoncé que le lieu des prochaines rencontres européennes de Taizé serait à Paris, du 28 décembre 2025 au 1er janvier 2026. "Nous avons eu des rencontres avec l'archevêque et tous les évêques d'Île-de-France au mois d'avril à Paris et tout le monde semblait unanime dans leur accueil de cette rencontre", témoigne le prieur de Taizé. L’invitation a été reprise par la Conférence des Églises Chrétiennes de France, par le président de la Conférence Épiscopale Française, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, et par le président de la Fédération Protestante, Christian Krieger. Ces rencontres deviennent œcuméniques, se réjouit le Frère Matthew. Il appelle désormais à préparer cet événement avec les services pastoraux et des équipes de jeunes engagés.