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Parole à notre évêque - 24 décembre 2016 à 08:40

RCF Charente,  - Modifié le 27 décembre 2016
A quelques heures de Noël et de ce que signifie cette grande fête, Mgr Gosselin a rappelé quelques réalités et la force de cette venue de Jésus.
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« A Noël, il y a un message important à donner, à renouveler également. Nous n'allons pas faire comme si Jésus allait venir cette année. Il est venu, c'est une fois pour toutes. Mais nous nous rappelons qu'il est bien là parmi nous. Je pense que c'est une nouvelle qui doit changer notre manière d'être, notre manière d'accueillir la réalité qui est est plus ou moins difficile. Avec les événements nationaux, internationaux nous voyons bien combien une bonne nouvelle fait du bien. Quand on se dit : joyeux noël, cela signifie que l'on accueille ce Sauveur parmi nous aujourd'hui. Un message est donc aussi donné puisqu'il est une parole ».

« On a tous un petit enfant en nous qui s'émoustille à l'idée de Noël, de tout ce que nous voyons, de tout ce qui brille peut-être, et en même temps c'est un mystère de nuit. C'est quand même intéressant cette réalité. Il y a des icônes qui montrent bien Joseph avec Marie marchant, se faisant refuser à l'auberge. Il y a à la fois quelque chose qui est un peu dramatique, difficile et puis du coup comme transfiguré par les anges, les étoiles, les chants, les trompettes. A quoi sert de maudire la nuit. Puisque c'est la nuit aussi que, parfois, on peut accueillir l'étoile qui est comme un signe d'espérance. On croit que tout est fini, tout est noir et voici qu'il y a une étoile qui brille. Voilà le souhait que je formule vraiment pour tous. Je leur dis : joyeux noël. Quelque soit donc la noirceur de ce qu'ils vivent, la lumière brille. Il y a quelque chose qui fait qu'une petite flamme d'une bougie dans une pièce éteinte, cela change tout. Je pense que quand cette lumière de Noël brille, quelque chose est profondément changé », souligne l'évêque.

« Pour réveiller cette conscience que Dieu est avec nous »

« Il faut déjà accueillir cette bonne nouvelle le jour de Noël. Cet accueil demande presque un petit conditionnement, une attitude, une posture d'intériorité. Je crois que la petite crèche chez chacun doit y aider. Allumer une bougie, c'est indispensable. Bien sûr, il va falloir l'entretenir, c'est-à-dire que Jésus est en permanence avec nous. Nous fêtons d'ailleurs Noël tous les ans pour réveiller cette conscience que Dieu est avec nous. L'Emmanuel, Dieu avec nous. Et c'est quand même extraordinaire quand on y pense. Avant Noël, je sais que tout le monde est très agité, certains avec tout ce qu'ils ont à vivre, évidemment les repas familiaux avec les cadeaux. Je pense aussi que pour certains, cette période est d'autant plus dur, parce qu'elle peut rappeler des événements difficiles peut-être parce qu'ils sont seuls et qu'il n'y a pas de cadeaux en vue. A ces personnes, je dis : allumez donc une bougie et mettez-vous en communion avec le monde entier qui accueille cette bonne nouvelle. Avant de l'entretenir, accueillons-là, c'est fragile une flamme. Il faut lui laisser de la place ».

« Il est venu parmi nous, il reviendra et il est là avec nous. Il y a comme une apparente absence et une présence réelle. Dans le monde catholique, on parle beaucoup de présence réelle. La présence réelle, c'est que Dieu est avec nous. C'est capital. Ce n'est pas simplement qu'un anniversaire. Aujourd'hui, ici, maintenant, en Charente, Dieu est avec nous. C'est pour cette raison qu'on souhaite joyeux Noël à tous les diocésains et à tous les habitants de Charente », annonce Mgr Gosselin.

La crèche reste un des symboles forts dans la marche vers Noël. Et bien souvent, le personnage de Jésus n'y est posé que juste avant le 25 décembre. « Il y a tout un scénario, une scénographie que nous mettons en place. Quand j'étais jeune, pendant l'Avent, les petits moutons trottinaient sur le buffet de la salle à manger pour arriver à la crèche le jour dit, et le jour dit, on rajoute Jésus. Comme je l'ai dit, il est déjà là, pourquoi le mettre. On le met en fait justement pour éveiller en nous cette capacité d'accueil. Je pense que c'est ce qui est important. On vit comme si Dieu n'était pas là. Même, nous, les chrétiens, nous pouvons très facilement vivre notre vie ordinaire toute la semaine et, le dimanche, on se rappelle que Dieu est là et on va à la messe. Il faut que nous puissions vivre notre vie quotidienne et tous les jours avec lui. Cela nécessite donc vraiment cette conversion. C'est là la grâce de Noël que nous devons entretenir toute l'année ».

Dieu se fait tout petit

« Dans les temps liturgiques, il y a eu l'Avent, Noël maintenant, et tous les temps liturgiques s'accumulent les uns avec les autres. Je crois que le désir de l'Avent est maintenant cumulé avec cette présence qui ne va pas de soi. Dieu, on ne le voit pas, on va dire : il n'est pas là. Si, si, il est là, mais on ne le voit pas. Il est bien là et cela va être de nature à changer complètement. Dans quelques jours, nous nous offrirons les vœux de bonne année et se dire que Dieu est avec nous change profondément notre manière d'être au monde. Du coup quand on dit joyeux noël, cela signifie : accueille vraiment la lumière de Noël », éclaire Mgr Gosselin.

« Et puis il y a quand même ce mystère important, ce mystère de l'enfance puisque Dieu se fait tout petit. Sur cette présence-là, Thérèse de Lisieux disait : Dieu s'est fait petit pour que nous n'ayons pas peur de lui. Je pense que Dieu se fait petit et, là, il y a un mystère de Noël. Dans ma propre famille, une de mes nièces vient d'accoucher, on sent bien combien le nouveau-né rassemble tout le monde. On est tous là autour. Pour Noël, on est tous autour d'un nouveau-né dans une crèche avec un couple certainement très beau. Ce mystère d'enfance dure, Dieu est petit enfant et va le rester. Et même quand on pensera à Pâques, à la Passion et à la résurrection du Christ, on dira : c'est parce que Dieu s'est fait petit enfant. Il y a une grâce de Noël qui est à prolonger toute l'année. C'est pour cela que je dis à tout le monde  : joyeux noël. Ce noël-là, on va le garder et on va entretenir cette flamme », conclut l'évêque.

Erica Walter

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