"Cette rentrée est extrêmement complexe car elle mêle des enjeux de nature très différentes", soutient Pascal Perrineau, politologue et spécialiste de sociologie électorale. Le conseil des ministres de rentrée s’est effectivement tenu, ce mercredi 26 août à l’Elysée, dans un contexte marqué par une inquiétude vis-à-vis de la reprise de l’épidémie de coronavirus. Celle-ci est au cœur des enjeux, avec notamment la rentrée de l’enseignement primaire et secondaire. Selon le politologue, la crise sanitaire "reste au premier plan et vient bousculer les enjeux économiques représentés par le plan de relance". "Cette année, on a donc une rentrée politique qui se fait dans un grand flou", précise Pascal Perrineau.
Le 3 juillet dernier, Jean Castex était nommé Premier ministre. Mais après une véritable mobilisation sur la scène politique, "le phénomène Castex connaît déjà une certaine érosion", remarque le politologue. Pascal Perrineau pointe surtout "un problème de lisibilité de la part du gouvernement, avec notamment le report de l’annonce du plan de relance". "Ce report a pu créer un certain doute dans l’opinion publique", analyse le spécialiste.
Durant le confinement, une union s’était fait ressentir dans la classe politique. Mais aujourd’hui, les oppositions se structurent davantage, "car on est à 600 jours de la prochaine élection présidentielle", affirme le spécialiste. "C’est le destin de tous les mandats courts", précise toutefois Pascal Perrineau : les trois premières années servent à mettre en place la politique du gouvernement, et les deux suivantes sont faites pour se préparer aux prochaines élections, selon lui.
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