Vingt-six des vingt-sept Etats membres ont repris cette idée de convention démocratique. Emmanuel Macron participera même en fin de journée dans les Vosges à un premier débat avant de se rendre jeudi à Berlin pour s’entretenir avec la chancelière allemande. A Strasbourg, le chef de l’Etat devrait préciser les propositions qu’il a formulées lors de ses discours d’Athènes, puis de la Sorbonne.
"L’agenda européen du président de la République a toujours été important. Il avait soutenu l’Europe durant la campagne présidentielle. Aujourd’hui, il y a une montée du vote eurosceptique et du populisme. Et il souhaite réformer l’Europe dans le sens d’une Europe qui protège. Réformer l’Europe à travers la directive sur les travailleurs détachés, réformer vers une Europe de la Défense, une Europe qui aille plus loin et qui soit en même temps plus démocratique. Il souhaite donc la réformer, mais aujourd’hui il y a des difficultés pour aller plus loin" explique Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences Po Paris, spécialiste de l’Europe.
"L’Allemagne est un partenaire essentiel. Elle l’a toujours été. Il est essentiel qu’Emmanuel Macron s’entende avec Angela Merkel pour réformer l’Europe, notamment sur la gouvernance de l’Union économique et monétaire. Sur ce point il y avait des divergences. Il faut absolument que la France et l’Allemagne soient d’accord. C’est un premier pas. Mais il est important que d’autres pays viennent s’agréger pour aller plus loin dans la réforme de l’Union économique et monétaire" ajoute Patrick Martin-Genier.
"C’est l’objectif qui est affiché mais l’Europe à la carte existe déjà. On le voit bien pour la Zone Euro, pour l’espace Schengen, et pour la politique d’asile et d’immigration et pour l’Europe de la sécurité. C’est quelque chose qui existe mais qui présente des risques parce que si systématiquement dans chaque domaine chacun vient parce qu’il a envie de le faire, très rapidement il n’y aura plus de consensus de l’Union européenne" précise cet enseignant spécialiste de l'Europe.
"On a trop dit que l’Europe était technocratique et pas démocratique. Pour une fois qu’un chef de l’Etat accepte d’aller consulter les électeurs, c’est quelque chose d’intéressant. Toutefois il faudra faire attention car il y a un écueil. Emmanuel Macron a dit qu’il voulait une feuille de route prête au mois de juin au Conseil européen. Il a déjà sa propre idée de l’Europe qu’il veut construire. Il ne faudrait pas que ces consultations citoyennes soient faites uniquement pour la forme. Il va falloir tirer des conséquences pour voir dans quel sens on doit réformer l’Europe" conclut-il.
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