Alors que la rentrée scolaire s’est faite sans ministre de l’Éducation, les réformes décidées auparavant devaient entrer en vigueur. Une réalité parfois impossible dans un contexte de crise financière. Le Département d’Indre-et-Loire, lui, a déclaré clairement ne pas mettre un seul centime dans l’expérimentation de la pause numérique.
Une mesure qui semble excellente pédagogiquement, selon Judicaël Osmond, Vice-Président au Département en charge des collèges, mais qui aura du mal à être appliquée. Non pas parce que les élèves ne joueront pas le jeu, mais bien parce qu’elle a un coût plus que considérable, que le Département est incapable de prendre en charge.
En réalité l’usage des téléphones portables est interdit dans les écoles et collèges depuis 2018. Seulement, les élèves n’avaient d’autres solutions que de les garder sur eux, ce qui ne les incite pas au respect de la règle. En cette rentrée c’est donc une expérimentation qui a lieu dans 199 collèges de France, dont deux en Indre-et-Loire, avant une généralisation au 1er janvier 2025. Cette dernière consiste à interdire totalement les téléphones mobiles dans l’enceinte des établissements. Même si le Département approuve cette mesure qui vise à améliorer le climat scolaire en luttant contre le harcèlement et en améliorant la concentration des élèves, la mise en place générale de la pause numérique semble inatteignable.
Le premier frein, c’est celui de devoir répondre à la demande de l’État de financer le matériel nécessaire à l’effectivité de la pause numérique. Le Département doit fournir les casiers spécifiques, et des pochettes anti ondes qui coûtent 22,50€ l’unité. Pour 24 000 collégiens, cela reviendrait à investir 540 000 euros. Alors-même que Bruno le Maire, ministre démissionnaire de l’économie vient de pointer du doigt les collectivités locale pour l’augmentation de leurs dépenses, Judicaël Osmond ne manque pas de rappeler le déficit budgétaire du Département.
« Dire aux départements : ‘On annonce cette mesure, maintenant à vous de financer’, ce n’est plus possible. D’abord parce qu’on a un budget contraint, ensuite parce qu’on a pas la responsabilité de la surveillance des élèves et de leurs effets personnels » ajoute t’il.
C’est une mesure qui a notamment provoqué la colère chez les enseignants, qui craignent que ces groupes de niveau ne participent qu’à creuser les inégalités entre les élèves. Cette réforme voulue par Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’Éducation devait être effective à la rentrée dans les classes de 6ème et 5ème, mais le manque d’enseignants en a voulu autrement. Le Vice-Président d’Indre-et-Loire en charge des collèges pointe notamment du doigt l’impossibilité de financer des travaux pour transformer une classe de trente élèves en deux classes de quinze.
Là aussi, l’État décide et le Département doit payer.
Judicaël Osmond porte notamment attention aux prochaines mesures du futur ministre de l’Education, qui pourraient apporter des réponses autres au bien-être des élèves, qu’il espère plus réalistes.
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