C'est l'une des conséquences de la dissolution, la fin temporaire du débat du projet de loi sur la fin de vie. Pour le père Laurent Stalla-Bourdillon, théologien, et ancien aumônier des parlementaires cette décision du Chef de l'Etat "stoppe la folie de l'euthanasie" Il publie une tribune en ce sens sur le site du service pour les professionnels de l'information qu'il dirige.
La décision d'Emmanuel Macron dimanche soir de dissoudre l'Assemblée Nationale entraîne le report sine die de tous les textes en discussion au Palais Bourbon. Le projet de loi controversé sur la fin de vie en cours de discussion en fait partie.
Pour le père Laurent Stalla Bourdillon, directeur du service pour les professionnels de l'information, ancienne aumônier des parlementaires, “cette dissolution stoppe la folie de l'euthanasie”. "Il s’est produit quelque chose d'assez étonnant, il y a une sorte de concomitance des événements”, explique t’il. La dissolution de l'Assemblée nationale, décidée par le Président de la République dimanche 9 Juin 2024 après l'annonce des résultats des élections européennes entraîne l'arrêt total des travaux de l'Assemblée nationale. Le père Stalla-Bourdillon note que " c’était précisément le texte sur la fin de vie qui était en discussion". Il observe que "si corrélation ne vaut pas causalité, il s'ensuit que l'étude du texte ouvrant le droit à l'euthanasie est reportée en France sine die". L'article 6 de la loi ouvrant le droit à l'euthanasie a été voté le 6 Juin. L'ancien aumônier des parlementaires veut y voir un signe. "Ce jour là les chrétiens célébraient la fête du Sacré-Cœur et deux jours plus tard, il n'y a plus d'Assemblée nationale pour entériner ce texte controversé qui emmenait la France dans une ouverture et dans une légalisation de l'euthanasie tous azimut."
Pour le père Stalla Bourdillon, “si la dissolution empêche temporairement... l'étrange capitulation devant l'idéologie autoritaire de l'individualisme triomphant, c'est là, la seule bonne nouvelle”. Face à une société fracturée, l'ancien aumônier des parlementaires appelle la classe politique à la responsabilité. “Nous avons une responsabilité les uns à l'égard des autres et c'est ce qu'on appelle une société." explique le directeur du service pour les professionnels de l'information. "Il faut appeler chacun à prendre conscience de sa responsabilité de vivre les uns avec les autres. non pas en opposition les uns par rapport aux autres, et c’est l'œuvre vraiment du politique aujourd'hui." Leur responsabilité, c'est de nous appeler à avancer ensemble, à réaliser ce qu'on appelle communément le bien commun de la société.
Le projet de loi sur la fin de vie qui vient de s'arrêter emportait la volonté triomphante de l'individu sur le corps social.
Si le père Laurent Stalla Bourdillon reconnaît que "les conditions qui présidaient à la demande de l'euthanasie étaient des conditions de souffrance réfractaires très complexes ,il estime que notre responsabilité, c'est de prendre soin ensemble des plus précaires, de ceux qui appellent le plus de soin de la part de la société".
Il faut lutter contre les courants qui visent à fragmenter l'ensemble du corps social. Le message de l'Église, c'est que nous devons avancer ensemble et construire une société unie
Pour le père Stalla-Bourdillon, "les partis politiques ont aussi une responsabilité dans la manière, non pas de vouloir exister pour eux-mêmes, mais de se rendre au service de la totalité de la société française."
Parmi les critères qui fondent les principes de la doctrine sociale de l'Église figurent la dignité de la personne humaine, le bien commun, la destination universelle des biens, la subsidiarité ou encore la solidarité.
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