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Pitié pour les serpents !
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Pitié pour les serpents !

RCF,  -  Modifié le 2 juin 2020
Pour tester si nous avons bien retenu les leçons de Laudato Si’, cette semaine nous réfléchissons à cohabiter avec les animaux mal aimés : les serpents.


Au point 34 de son encyclique Laudato Si", le pape François nous rappelle que nous devons nous inquiéter non seulement de la disparition des mammifères et des oiseaux, mais aussi d’espèces moins visibles ou moins agréables à l’œil dont les reptiles. Nos écosystèmes ont besoin des reptiles, comme de toutes les autres espèces. Et comme il est très difficile de les voir, non seulement nous ne pensons pas à eux, d’instinct, dans notre approche écologique, mais ils restent victimes de craintes excessives voire de superstitions. C’est un groupe particulièrement menacé. Certains scientifiques estiment que nous avons peut-être mille fois moins de serpents dans nos campagnes qu’il y a un siècle. D’un point de vue utilitaire c’est une énorme perte de régulateurs de petits rongeurs, de limaces, de gros insectes. Avec une couleuvre dans son jardin, on n’a pas besoin d’anti-limace, anti-limace par ailleurs toxique non seulement pour les limaces et les couleuvres, mais aussi les hérissons et bien d’autres – ici encore tout est lié. Les reptiles ont aussi disparu parce qu’on a détruit leur milieu, les haies, les lisières tantôt touffues tantôt ensoleillées, les vieux murs, tout ce qu’on appelle des micro-habitats pour la faune, tout ce qui crée de l’hétérogénéité autour de nous disparaît. Les reptiles sont des indicateurs. S’il n’y en a plus, cela veut dire que le milieu est pauvre, raboté, et que nombre d’autres espèces, crapauds, abeilles solitaires, grillons ne peuvent plus vivre non plus.

Mais cohabiter avec les serpents, ça fait un peu frissonner quand même et pourtant ça n’a rien de dangereux sauf dans de très rares cas où une vipère s’installerait vraiment au milieu de la cour. Il reste très peu de vipères ; en général ce qu’on voit est une couleuvre. Dans tous les cas, tous les reptiles, serpents, lézards, tortues, sont protégés. Destruction interdite, déplacement seulement si nécessaire. Si la présence d’un serpent chez vous vous inquiète vraiment, vous pouvez aujourd’hui contacter SOS Serpents, un service bénévole qui existe dans plusieurs régions et qui saura vous conseiller ou, vraiment au besoin, intervenir pour déplacer l’animal. En tout cas, pas de coup de pelle, dans l’immense majorité des cas vous n’avez que des avantages à avoir un jardin habité par un serpent ou un orvet.

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