Placoter

Le verbe "placoter", très usité au Québec et pour ainsi dire inconnu en France, fait partie des mots choisis pour illustrer la Semaine de la langue française et de la francophonie. Quelques exemples d'emploi : « Le soir sur le pas de la porte avec sa voisine, il adore placoter sur tout ce qu’il a vu dans la Journée ». Ou encore tiré d’un écrivain québécois, Yves Beauchemin, dans Le Matou  publié en 1981, une citation d’ailleurs offerte dans le Livret des dix mots, publié par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France : « On a tellement placoté sur son compte dans la famille qu’il doit y en avoir qui n’ont plus de langue dans la bouche ».

On le comprend, placoter, c’est synonyme de « bavarder ». Comme on le fait tous plus ou moins avec ses voisins, ses amis, dans des conversations reposantes où on parle de tout ce qui se passe, sans y mettre de grande profondeur, c’est synonyme aussi parfois de « cancaner ».

Il faut rattacher ce verbe plutôt plaisant au verbe « clapoter », qui désigne comme on le sait le mouvement des petites vagues sur la surface de la mer ou d’un lac. De ce verbe est tiré le nom « clapotis », ce bruit léger qui en résulte, comme celui d’un bavardage, constitué de paroles sans grande importance comme le sont ces petites vagues sans conséquence. Et vers 1900 au Québec, en français de la belle Province, par inversion des syllabes, on appelle ça une métathèse en linguistique, tout comme « formage » est devenu « fromage », clapoter est devenu en ce sens placoter, qui a d’abord eu le sens de « patauger », puis de « s’amuser à des riens », et pour finir de « bavarder sur des riens ». En définitive, on aime tous « placoter » à la fin d’une grosse journée. Ah vivement ce soir que je placote avec mon épouse sur tout ce qui se sera passé à la Journées des dictionnaires où vous êtes tous invités gratuitement !