Il n'y a pas que les élèves qui font leur rentrée entre la fin du mois d'août et le début du mois de septembre. Dans la vie politique, chacun fourbit ses armes, avec comme horizon cette année, la campagne présidentielle du printemps 2017. Petit aperçu des rentrées politiques effectuées ou à venir ce weekend du 3 et 4 septembre.
Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ont ouvert le bal, samedi 27 août. Alain Juppé d'abord, sur l'Ile des impressionnistes de Chatou (Yvelines) a affirmé qu'il ne s'était "jamais senti aussi serein, dans [son] corps et dans [son] esprit, en harmonie avec [lui]-même, avec une claire vision de ce qu' [il] devait faire pour [son] pays". Une façon d'incarner le concept "d'identité heureuse" qu'il défend depuis quelques mois. Mais Alain Juppé sait aussi distribuer les coups. Sans jamais nommer Nicolas Sarkozy, il a déclaré que suspendre le regroupement familial, comme le préconise l'ex-président, n'était "pas humain". Tacle aussi au député Georges Fenech, soutien de Nicolas Sarkozy, et son idée de Guantanamo à la française.
Nicolas Sarkozy, justement, s'est exprimé quelques heures plus tard, au Touquet (Pas-de-Calais). Mais l'ex-président de la République n'a pas réagi directement aux piques d'Alain Juppé. Pour lui, les adversaires politiques se trouvent à gauche et au Front National, pas dans sa famille politique. Mais Nicolas Sarkozy a bien égratigné ses rivaux à la primaire de la droite et du centre, se moquant de l'identité heureuse "irréaliste" d'Alain Juppé, et de l'affrontement entre François Fillon et Jean-François Copé lors de l'élection à la tête de l'UMP.
François Fillon, pour sa part, a pris la parole dimanche 28 août à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe). Et même si, comme Alain Juppé, il ne l'a jamais nommé, les attaques contre Nicolas Sarkozy ont été virulentes. "Il ne sert à rien de parler d'autorité quand on n'est pas soi-même irréprochable. Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen?", a lancé l'ancien premier ministre. Nicolas Sarkozy est en effet mis en examen dans l'affaire Bygmalion et celle des écoutes. Depuis, François Fillon, est revenu à la charge. Sur France info, vendredi matin, il a notamment martelé qu'il "existait en politique avant Nicolas Sarkozy". L'ex-premier ministre a aussi obtenu dans la semaine le soutien du collectif issu de la Manif pour tous "Sens Commun", et, plus surprenant, du chanteur Renaud.
Jean-Luc Mélenchon, candidat déclaré depuis un temps déjà à l'élection présidentielle a choisi Toulouse et un pique-nique avec ses soutiens pour faire son retour, dimanche 28 août. Pris en étau entre les projets de primaire à droite et à gauche, le chef du mouvement "la France insoumise" peine à faire entendre ses thèmes de prédilection. "Il faut que quelqu’un dans cette élection parle des pauvres gens et des pauvres en général", a-t-il pourtant martelé. L'objectif de Jean-Luc Mélenchon : récupérer les électeurs de gauche déçus par le gouvernement et le quinquennat de François Hollande. Pour y parvenir, les attaques du candidat ne sont pas rares.
Sur ce créneau, Benoit Hamon et Arnaud Montebourg veulent aussi s'engouffrer. Le premier a lancé sa campagne pour la primaire du parti socialiste dimanche 28 août également. Il entend être le candidat de l'économie sociale et solidaire. L'ancien ministre peut compter dans son entreprise sur des fidèles, dont certains députés, rassemblés dans son courant "un monde d'avance".
Mais le coup de tonnerre de cette rentrée, c'est la démission d'Emmanuel Macron. Depuis plusieurs mois, ses déclarations laissaient penser qu'il se désolidarisait du gouvernement. Il a sauté le pas mardi 30 aout et démissionné. Il devrait se consacrer entièrement à son mouvement "En marche". En revanche impossible pour le moment de savoir s'il se présentera à la primaire socialiste ou à l'élection présidentielle. Pourtant, l'ex-ministre de l'économie donne l'impression d'entrer en campagne, comme jeudi 1er septembre, à la foire de Châlon en Champagne.
Très discrète tout l'été, Marine le Pen effectue sa rentrée politique samedi 3 septembre à Brachay, dans la Marne. A part quelques déclarations après l'attentat à Nice, la leader frontiste n'est pas intervenue dans les médias. Selon son entourage, Marine le Pen a profité de cette diète médiatique pour travailler sur ses thèmes de campagne avec ses équipes. Seule ombre au tableau, le cas de son père Jean-Marie, mis à l'écart du parti et qui demande sa réintégration.
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