La France accueille aujourd'hui un mini-sommet de chefs d'Etat et de gouvernement européens, et africains, consacré à la crise migratoire internationale. En question, la gestion et le contrôle des flux migratoires en provenance d'Afrique. Il y a quelques jours le pape François rappelait dans la lettre à l'occasion de la journée mondiale des migrants et du réfugié l'urgence et la nécessité d'accueillir et d'intégrer ces migrants.
Une position qui fait débat aujourd'hui, jusque chez les fidèles. Quel regard porte justement le Vatican sur les politiques menées en Europe pour gérer ces flux migratoires ? Eléments de réponse avec le Père Bruno-Marie Duffé, secrétaire du dicastère pour le développement humain intégral.
"Le Vatican a toujours eu une position que l’on pourrait présenter de deux manières. D’abord s’inscrire dans ce qu’on pourrait appeler l’urgence humanitaire. Ce qui implique d’être dans la capacité d’aller à la rencontre des migrants. L’Eglise est d’abord dans la proximité. Mais cette attitude a toujours été accompagnée d’un appel aux dirigeants européens et internationaux pour qu’ils se saisissent des enjeux en terme de droits, de protection et d’analyse fondamentale sur les raisons qui produisent les migrations" explique le père Bruno-Marie Duffé qui insiste sur l’importance d’une nouvelle coopération entre les Etats.
Parmi les actions menées par l’Union européenne et les pays du Sahel, il y a la question de la sécurité, à travers les frontières. Emmanuel Macron est également favorable à l’ouverture de nouveaux centres, les fameux hot-spots. "Ces mesures sont nécessaires. Il faut que l’on ait des lieux où les personnes puissent être accueillies. En même temps on sent bien que sur des mesures techniques, on reste dans la première urgence. Or il y a une deuxième urgence, la promotion des droits, et une troisième urgence, l’accès à l’éducation" précise-t-il.
Dans sa lettre publiée à l’occasion de la 104ème Journée mondiale du migrant et du réfugié, le pape François énumère 21 mesures en faveur de l’accueil et de l’intégration des migrants. Il se prononce notamment pour l’octroi de visas humanitaires, pour le fait de favoriser le regroupement familial, il demande également de faire passer la sécurité personnelle des réfugiés avant la sécurité nationale. Un point qui suscite la controverse.
"Le principe central est de mettre au cœur la personne humaine. En cela, le pape ne dit pas autre chose que ce qui a toujours été dit de manière générale dans la pensée sociale de l’Eglise. Il ne s’agit pas seulement d’organiser un sauvetage d’urgence, mais de penser à l’étape d’après. A partir du moment où il y a un regard négatif sur les migrants, nous sommes dans la peur mais également dans le rejet. Il n’est pas pensable de repousser toujours plus loin ceux qui nous demandent de les mettre à l’abri sans considérer que c’est en travaillant avec eux et non pas seulement pour eux que l’on peut arriver à une véritable solidarité entre tous" conclut le secrétaire du dicastère pour le développement humain intégral.
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