Deux ans maintenant que la tempête Alex a ravagé la vallée de La Roya et de la Vésubie. C’était le 2 octobre 2020. 21 morts, 11 disparus et 13 000 sinistrés. Dans le village de Saint-Martin-Vésubie, 91 maisons sont entièrement emportées. Parmi elles : celle de Patrick Clément. En déplacement à Paris pendant la tempête. Patrick a vu les dégâts à la télévision. A son retour, il ne restait plus rien. A peine sa maison terminée, et déjà emportée. Lui et sa femme sont venu vivre à Saint-Martin-Vésubie il y a 5 ans pour rejoindre leur fille. Malgré la tempête, ils ont décidé d’y rester.
Depuis mai 2022, Patrick vit au deuxième étage aménagé de sa nouvelle maison en travaux. Une maison de 150 ans classée au patrimoine de Saint-Martin-Vésubie. "Réhabiliter une maison qui était en train de partir en sucette, il y a un côté : je manifeste mon attachement à Saint-Martin et un côté revanchard aussi. C’est une grande maison de famille. En bas, il y a un grand hortensia comme dans notre maison qui a disparu. Elle nous attendait” affirme-t-il. Dans la cuisine, un seul souvenir de son ancien chalet emporté : un tabouret.
Son ancienne maison se trouve à 100 mètres de sa nouvelle. Patrick a toujours le cœur serré quand il repense au moment où il l'a retrouvé : "Ah mais c’est pire qu’à la télé. Du chalet il ne reste plus qu’un mur et le tabouret, celui qu’on a vu sur toutes les chaînes de télévision… Mais notre fille était vivante c’était le principal,” se rappelle Patrick Clément.
Malgré ces souvenirs douloureux, Patrick Clément n'a jamais songé à partir. “Une heure de la mer, un quart d’heure des marmottes. Saint-Martin, c’est extraordinaire. Ce n’est pas un village perdu, on trouve tout ici. Moi j’adore la nature. Pour nous c’est le compromis idéal,” assure le sinistré. Un lieu de quiétude et une deuxième famille pour cet ancien parisien. "Ici on connaît beaucoup de monde, beaucoup de monde nous connaît, et ça un côté où on se sert tous les coudes et ça aide à la résilience. Ok tout a été balayé mais rien dans les points négatifs nous empêchent de reprendre la vie qu’on avait choisie," dit-il.
Des yeux qui brillent, une voix qui se serre mais un sourire toujours accroché aux lèvres : “si on coule, soit on reste au fond, soit on rebondit. On a choisi de rebondir," tout en précisant que lui et sa femme ont eu les moyens nécessaires pour pouvoir le faire.
Les pages doivent se tourner. Elles ne doivent pas nous retenir en arrière. Ca c’est aussi notre caractère de vouloir aller de l’avant. L’important c’est là où tu vis et c’est l’avenir.”
Le 30 septembre 2020, Nathalie Clément, habitante de Saint-Martin-Vésubie, travaille au pôle sport montagne de la commune. Pendant trois jours, elle va rester coupée du monde, bloquée dans son village. Des jours pendant lesquels elle rencontre son conjoint actuel. Malgré le traumatisme, ils ont voulu rester vivre à Saint-Martin-Vésubie. Elle nous explique pourquoi, son bébé de deux mois dans les bras.
La tempête Alex c'est près d'1 milliards d'euros de dégâts. Le fond de prévention des risques naturels dit fond Barnier a été sollicité. Il pallie aux dommages non-remboursés par l'assurance. Deux ans après la tempête, où en est le village dans sa reconstruction ? Alain Jardinet, premier adjoint au Maire de Saint-Martin-Vésubie répond au micro de RCF Nice Côte d'Azur
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