Engagé au MRJC depuis 2001, Brieuc Guinard, originaire d’une petite commune de Bretagne entre Rennes et Saint Malo, a entrepris des études d’histoire contemporaine sur l’agriculture. Il est aujourd’hui président national du MRJC (Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne) et fil rouge de la journée spéciale de RCF à Troyes. "J’avais le monde rural sous les yeux et j’ai eu la volonté de comprendre ce qu’étaient les évolutions de l’agriculture, dans une période assez importante pour ce secteur, en France".
Dans le cadre de la campagne électorale en vue des présidentielles, "le MRJC a organisé plusieurs actions de débat au niveau local qui passent parfois par des rencontres de candidats, ou de travail autour d’un sujet de société. On a voulu profiter de ce moment pour discuter de ce que l’on veut pour la société. Nous avons envoyé des interpellations à l’adresse des candidats, pour les rencontrer. Certains ne nous ont pas encore répondu. Et nous allons profiter du Salon de l’Agriculture pour rencontrer les conseillers agricoles des différents candidats et discuter avec eux de la question rurale".
Pour Brieuc Guinard, le monde rural, c’est l’avenir. Un avenir qui passera de fait par l’agriculture, et par l’industrie, et par les forêts. Un monde qui dispose pourtant d’une faible densité de population, au regard de la définition classique. "C’est récent. C’est quelque chose qui nous interpelle, mais on observe aussi que depuis les années 90, il y a un effet balancier qui a joué, sur le plan démographique, et aujourd’hui le monde rural gagne des habitants" ajoute le président du MRJC de l’Aube.
Ce dernier rappelle que pendant longtemps, les territoires ruraux ont été porteurs de solutions pour la société. "Tout ce dont on parle aujourd’hui sur la question de la relocalisation se vivait en milieu rural notamment à la charnière entre le XIXème et le XXème siècle. L’alliance entre des petits ateliers et des petites exploitations que les choses se vivaient. C’était bien dans cette pluriactivité que les choses pouvaient se vivre et permettaient de maintenir une population rurale assez nombreuse. Plus les unités sont petites, plus chaque personne peut avoir voix au chapitre. C’est ce qui est intéressant d’un point de vue politique" explique Brieuc Guinard.
L’agriculture est aujourd’hui à la croisée des chemins. Une page est en train de se tourner du point de vue européen avec la PAC. Au niveau de la consommation les choses évoluent également. "On observe que les choses évoluent sur les circuits courts, la relocalisation de l’agriculture, la question de l’alimentation. Il y a une demande à laquelle une partie des paysans répond. On observe aussi, mais ce qui est plus ancien, ce sont toutes les productions à haute valeur ajoutée. Et puis il existe aussi une agriculture industrielle, qui n’est pas tout à fait neuve, mais qui peut nuire à la qualité du produit, au nombre d’agriculteurs, à la population des territoires. C’est par ailleurs une agriculture qui a vocation à nourrir le monde alors que nous pensons que l’agriculture française devrait avant tout servir à nourrir les Français" analyse Brieuc Guinard.
Au niveau européen, pour le MRJC, la nouvelle politique agricole commune doit favoriser plus de paysans sur les territoires, avec des productions qui permettent de vivre décemment et de nourrir avant tout la population française, en harmonie avec l’environnement. Au-delà des revenus des agriculteurs et des aides européennes ou nationales, le MRJC plaide pour une politique qui s’interroge sur les débouchés des productions.
Au sujet de la jeunesse, Brieuc Guinard rappelle l’étude réalisée par le CESE en janvier dernier, qui expliquait que la majorité des jeunes ruraux souhaitent rester dans leur territoire pour y vivre. La question qui se pose, c’est celle des débouchés d’une activité professionnelle. Mais l’envie est là, d’autant plus qu’ils sont conscients que les territoires ruraux peuvent être une chance pour l’avenir de la société.
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