Il ne suffit plus de freiner la hausse des dépenses de l’Etat. Tel est le constat du dernier rapport de la Cour des comptes, publié mercredi 8 février. Selon les magistrats de la rue Cambon, le prochain exécutif héritera d’une lourde tâche, qu’aucun gouvernement ni président n’a pour l’instant réussi à mettre en œuvre, à savoir l’arrêt net de la hausse des dépenses publiques, et la réalisation d’importantes coupes franches.
Pourquoi ? Car l’Hexagone traîne encore à ralentir son train de vie étatique. Le déficit de l’Etat ne diminue pas assez. Il aurait dû passer sous la barre des 3 %, comme l’imposent les instances européennes, à partir de 2013. Un objectif qui ne sera atteint que cette année. Et encore, la Cour des comptes émet de sérieux doutes à ce sujet. Le tout, dans une politique globale de réduction de la dette publique, toujours trop élevée.
La Cour des comptes ne croit également pas aux estimations du gouvernement. Pour l’exécutif actuel, la croissance devrait progresser chaque année pour atteindre les 2 % en 2020. Un niveau qui augmenterait évidemment les recettes, ce qui aurait pour conséquence mécanique de limiter les dépenses de l’Etat. Or les magistrats de la rue Cambon ne croient pas à un tel sursaut. Par ailleurs, la Cour se montre très critique envers certaines mesures, telles que la hausse des salaires dans la fonction publique ou la hausse du budget de la Défense, qui auront, selon elle, un effet contre-productif sur les dépenses publiques.
Le prochain président aura donc la lourde tâche de baisser drastiquement les dépenses de l’Etat. Pour rappel, les dépenses publiques représentaient 57 % du PIB en France en 2015. Leur niveau était inférieur à 47 %, à la même époque, dans de nombreux pays de la zone euro.
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