Le président cubain Raul Castro est arrivé à Paris lundi 1er février. Il répond ainsi à la viste à Cuba de François Hollande en mai dernier. C'est Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologique, qui l'a accueilli. Le président cubain a ensuite eu droit aux honneurs militaires, sur l'Arc de Triomphe, avant de descendre les Champs-Elysées en voiture. C'est après que le frère de Fidel Castro a pu rencontrer François Hollande. S'en est suivi la signature de plusieurs contrats, une douzaine, une séance achevée par une déclaration conjointe des deux chefs d'Etat.
La France est bien décidée à accentuer son activité commerciale avec l'île des Caraïbes. Plusieurs grandes entreprises françaises ont investi à Cuba, comme le groupe Pernod-Ricard qui y produit le rhum Havana Club, mais aussi Alcatel-Lucent dans les télécommunications et Total et Alstom dans l'énergie. Pourtant, le volume des échanges commerciaux reste encore très faible, avec quelques 180 millions d'euros par an. Trop faible en tout cas pour le ministre français du Commerce extérieur, Matthias Fekl. Paris veut devenir l'un des partenaires privilégiés de l'état communiste, qui s'ouvre progressivement à l'économie de marché.
L'Hexagone tente d'entretenir avec Cuba de bonnes relations, et ce n'est pas récent. Depuis 1991, la France n'a cessé de voter, chaque année, en faveur de la résolution de l'ONU demandant la levée de l'embargo instauré par les Etats-Unis en 1962. Un embargo levé en 2014, on s'en souvient, notammen grâce à l'impulsion du pape François. Mais derrière les accords économiques, se pose toujours le problème des droits de l'homme. C'est ce qu'explique notamment Michel Tubiana, le président d'honneur de la Ligue des Droits de l'Homme, qui espère que François Hollande poussera le dirigeant cubain à agir en faveur de ce droits élémentaires.
A ce sujet, l'Elysée a indiqué que la question serait abordée. Certains observateurs estiment néanmoins que François Hollande se fera discret sur le sujet, pour ne pas ternir cette visite. Ce qui rappelle une autre rencontre, récente : celle avec le président iranien, Hassan Rohani.
Michel Tubiana, président d'honneur de la Ligue des Droits de l'Homme:
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