Le bateau de l’ONG SOS Méditerranée a participé samedi au sauvetage d’un canot pneumatique qui était en train de couler au large de la Libye. Bilan : 98 personnes sauvées mais deux femmes décédées et de nombreux disparus.
SOS Méditerranée demande aujourd’hui à l’Europe de tout faire pour prévenir ces morts qu’elle estime évitables.
"Ce n’est pas seulement cette journée-là, mais c’est le mois de janvier qui a été considéré par l’Organisation internationale des migrations comme le mois le plus meurtrier jamais enregistré. Comme vous le savez, c’est l’hiver, la mer est agitée, et les équipes de SOS Méditerranée ont trouvé un bateau qui était en train de couler. Il faut vite agir et sauver un maximum de monde possible" explique Samar Damlakhi, bénévole pour SOS Méditerranée.
"Depuis l’accord entre l’Union européenne et la Libye, il se trouve que les garde-côtes libyens ont le droit d’effectuer des sauvetages par seulement dans la mer régionale de la Libye mais aussi dans les eaux internationales. De temps en temps on se trouve devant un bateau en détresse et on n’a pas le droit d’agir car ce sont les gardes-côtes libyens qui veulent faire le sauvetage, alors qu’ils n’ont pas l’expérience nécessaire. Et ils ramènent tous les rescapés vers la Libye. Or vous savez bien quelles sont les conditions actuelles en Libye : torture, prison, violence et maltraitance" ajoute-t-elle.
"L’Europe refuse de mettre en place une solution institutionnelle pour faire des recherches et des sauvetages en mer Méditerranée. Elle coordonne avec les Libyens, alors que l’on sait que la Libye n’est pas un pays signataire de la Convention de Genève. L’Europe est complice de mettre la vie de ces personnes en danger. C’est inacceptable. Les citoyens européens refusent ces accords" conclut cette bénévole.
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