Pour une politique des berceaux

La natalité baisse régulièrement depuis 2014. En 2022, il est né 100.000 enfants de moins qu’en 2014. En huit ans, nous sommes passés de deux enfants par femme à 1,8 enfant par femme. Comme la plupart des pays d’Europe, nous sommes entrés dans un "hiver démographique". Avant 2014, nous étions presque au seuil de renouvellement des générations, de 2,1 enfants par femme, de manière assez régulière. Mais au début du quinquennat Hollande, en 2012-2013, la politique familiale a été déconstruite avec, entre autres, l’abaissement par deux fois du plafond du quotient familial et la mise sous condition de ressources des allocations familiales. Ces mesures ont impacté les familles de la classe moyenne et un signal très négatif a été adressé aux jeunes couples.

Les jeunes familles souhaitent aussi moins d'enfants. C’est l’impression qu’on peut avoir mais deux études Kantar pour l’Unaf de 2011 et 2020 montrent que les familles souhaitent toujours 2,39 enfants par femme. Le chiffre est constant. Les Français n’ont surtout pas les moyens, pas la visibilité et pas la confiance pour mettre des enfants au monde. Il y a, de plus, une accélération de cette tendance avec des chiffres très inférieurs à ceux de l’année précédente, depuis juillet dernier. Nous en sommes au huitième mois de baisse consécutive. Pour le 1er trimestre 2023, les naissances sont inférieures d’un peu plus de 6% à celles de l’année 2022. La situation est préoccupante.

Y aurait-il des mesures à proposer ? La plupart des autres pays européens sont dans cette tendance baissière depuis plus longtemps que nous. Un certain nombre ont déjà réagi parce que mettre au monde une nouvelle génération est la garantie et l’espoir d’un avenir pour un pays. L’Allemagne, par exemple, a mis en place des mesures de politiques familiales fortes dès 2005 et a vu son indice de fécondité augmenter à nouveau. Nous avons besoin, en France d’une politique familiale lisible et pérenne qui donne confiance aux jeunes couples. Il ne s’agit pas d’une politique nataliste mais de permettre à chaque foyer d’accueillir le nombre d’enfants qu’il souhaite. Serons-nous le premier pays riche capable de conjuguer un bon niveau de développement et un accueil généreux de la vie ? Le défi est devant nous et il est vital !

Chaque semaine, Pascale Morinière, des Associations familiales catholiques (AFC), réagit à l'actualité qui concerne la vie des familles.

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